Ce ne sont ni des ressourceries, ni des œuvres de charité.
Des « magasins gratuits » ouvrent partout en France.
Le 20H de TF1 s’est demandé comment fonctionne ce surprenant modèle économique.

Suivez la couverture complète

Initiatives environnementales

Au moment de choisir un vêtement dans ce magasin, la question du prix n’entre pas en ligne de compte. « On regarde s’il y a quelque chose qui nous intéresse, qui nous tape dans l’œil, et puis, on repart avec », sourit Marine, une cliente de cette boutique insolite. La raison est simple : ici, tout est gratuit. Pas de prix, pas de caisse enregistreuse en sortant de « Ma p’tite glanerie », il n’y a qu’à se servir dans ce magasin de Dingé (Ille-et-Vilaine).

« À l’heure actuelle, c’est exceptionnel », réagit une autre cliente, « et puis tout le monde en a besoin ». Comment la boutique peut-elle proposer ses articles sans la moindre contrepartie financière ? Grâce à ses clients eux-mêmes, qui l’approvisionnent en donnant leurs objets inutilisés.

« Ce n’est pas un débarras »

La vaisselle, les jouets, les livres ou les vêtements sont minutieusement inspectés avant d’être mis en rayon. « Ce n’est pas un débarras », souligne la cogérante, Stéphanie Guillaume, « c’est vraiment un magasin gratuit, où les objets sont en bon état, on ne vient pas là à la déchetterie ». Pour que le principe ne déraille pas, chacun est invité à ne se servir qu’en fonction de ses besoins. Ce sont des habitants de ce village de 1600 (bonnes) âmes qui ont créé ce local ouvert le samedi et un mercredi sur deux, pérennisant des vide-greniers gratuits qui avaient été organisés ponctuellement.

Système d’abonnement

Magasins gratuits, ou ventes pour un euro symbolique, un peu partout en France, le monde associatif s’est emparé de ce système, à l’intersection de l’économie collaborative (mutualiser plutôt que posséder) et de l’économie circulaire (donner ou recycler plutôt que jeter). 

Mais des entreprises privées naissent aussi, qui comptent bien en faire leur modèle. C’est le cas de « Geev Shop », une boutique installée dans le centre commercial de Fenouillet, près de Toulouse (Haute-Garonne). Les clients peuvent choisir jusqu’à cinq articles par semaine, moyennant cette fois-ci un abonnement obligatoire de 40 euros par an. Pour un abonné qui prendrait effectivement les 260 objets auxquels il a droit sur un an, cela lui reviendrait à 15 centimes pièce. Avec 1.000abonnés, le magasin génère des revenus, et peut salarier trois personnes, le loyer étant offert par le centre commercial. Pour limiter les coûts, la boutique n’est ouverte que le vendredi et le samedi. 

C’est le premier magasin physique ouvert par les créateurs de l’application à succès Geev, qui organise les dons entre particuliers – elle aussi basée sur un principe d’abonnement, et sur des recettes publicitaires. Le modèle économique est présenté comme plus vertueux et plus écoresponsable, alors que plus de deux milliards d’objets inutilisés dorment dans nos placards. 

La rédaction de TF1info | Reportage : Matthias BERINGER, Eva DEROUALLE, Alix PONSAR

Partager
Exit mobile version