
C’est une bataille économique qui ne dit pas encore son nom en Méditerranée occidentale, mais qui pourrait agiter durablement le pavillon français. Dix-huit parlementaires de l’arc méditerranéen de diverses sensibilités (hors La France insoumise et Rassemblement national) ont signé une tribune dans Le Marin, mardi 2 septembre, pour nommer cette « guerre silencieuse » : un « dumping prédatoire », mené par l’un des géants maritimes italiens, MSC et sa filiale GNV (Grandi Navi Veloci).
Des députés et sénateurs des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault et de la Corse soulignent qu’en trois ans, cette dernière a perdu près d’un milliard d’euros, dont 255 millions d’euros en 2024, tout en poursuivant son « expansion ». « MSC injecte massivement du capital [290 millions d’euros en 2024] couvrant les pertes abyssales sans exiger de rentabilité à court terme », s’inquiète le collectif d’élus, estimant que cette stratégie commerciale « brise les équilibres des entreprises naturellement durables ».
En première ligne, figurent deux entreprises françaises : Corsica Linea et La Méridionale, qui, depuis Marseille, assurent la desserte de la Corse, mais aussi du Maghreb.
La première assure des liaisons avec la Tunisie et l’Algérie où, depuis deux ans, l’armateur italien, qui place ses navires depuis le port de Sète (Hérault), prend de l’ampleur, s’engouffrant dans la dégradation des relations diplomatiques entre Paris et Alger. C’est dans ces deux pays d’Afrique du Nord que la compagnie corse réalise un chiffre d’affaires (250 millions d’euros pour un résultat net de 39 millions d’euros en 2022) qui lui permet de rester à flot.
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