L’Allemagne inaugure une gigantesque usine de munitions d’artillerie, dont une partie de la production doit être redistribuée à l’Ukraine

Symbole des efforts européens pour renforcer la base industrielle de défense, le groupe d’armement allemand Rheinmetall inaugure mercredi à Unterlüss, en Basse-Saxe, une gigantesque usine de munitions d’artillerie, en présence notamment du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte (à droite), et le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, arrivent pour l’inauguration de l’usine de munitions d’artillerie construite par le fabricant d’armes allemand Rheinmetall, à Unterlüss, en Allemagne, le 27 août 2025.
Des munitions sont exposées lors de l’inauguration d’une usine d’artillerie du fabricant de munitions Rheinmetall, à Unterlüss, en Allemagne, le 27 août 2025.
Des munitions sont exposées lors de l’inauguration d’une usine d’artillerie du fabricant de munitions Rheinmetall, à Unterlüss, en Allemagne, le 27 août 2025.

Elle doit produire dès cette année près de 25 000 obus de 155 millimètres, d’une portée allant jusqu’à 40 kilomètres. La production devrait atteindre rapidement 350 000 unités par an d’ici à 2027. Selon le président du directoire de Rheinmetall, Armin Papperger, en pleine capacité, il s’agira de « la plus grande usine de munitions d’Europe, voire du monde ».

Les chaînes vont tourner en priorité pour honorer la commande record de l’armée allemande (Bundeswehr) en munitions, d’une valeur de 8,5 milliards d’euros, annoncée en juillet 2024. Une partie de la production doit être redistribuée à l’Ukraine. Des moteurs de fusées seront également fabriqués sur place à partir de l’an prochain.

Cette expansion illustre le tournant engagé par l’Allemagne après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui a mis fin à des années de sous-investissement, longtemps compensées par le bouclier de défense américain. Mercredi, le gouvernement allemand a approuvé des mesures pour renforcer le recrutement et la préparation militaire face aux tensions avec la Russie. Le plan vise à attirer des volontaires dans la Bundeswehr, tout en prévoyant le service obligatoire si les effectifs sont insuffisants.

L’industrie de la défense profite du bond des dépenses militaires allemandes, de 28 % en 2024, à 88,5 milliards de dollars, hissant Berlin au 4e rang mondial des producteurs d’armes, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Berlin prévoit encore une montée en puissance continue de son effort de défense pour atteindre 3,5 % du PIB en 2029, soit plus du triple de son niveau d’avant-guerre en Ukraine.

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