L’organisme européen Copernicus et l’Organisation météorologique mondiale publient, ce mardi, leur rapport sur le climat en Europe en 2024.
Avec plusieurs enseignements : si l’année dernière a été l’année la plus chaude du Vieux continent, elle a aussi été l’une des plus humides.
Avec d’importants contrastes entre l’Ouest et l’Est.
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Des températures record, des tempêtes violentes et des inondations meurtrières. En 2024, les conditions climatiques ont été « très contrastées » en Europe. C’est l’enseignement du rapport sur « L’état du climat en Europe en 2024 », publié mardi 15 avril (nouvelle fenêtre) par le Service européen Copernicus pour le Changement Climatique (C3S) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Alors que la région est le continent qui se réchauffe le plus vite au monde (nouvelle fenêtre), les « conséquences du changement climatique y sont évidentes », pointent les deux organisations.
En 2024, les tempêtes et les crues ont fait au moins 335 victimes et ont affecté environ 413.000 personnes. L’ensemble des événements extrêmes ont aussi engendré au moins 18 milliards d’euros de pertes, dont 85% peuvent être attribués aux inondations. TF1info vous résume ce qu’il faut retenir du rapport de C3S et de l’OMM.
Chaleur record et inondations extrêmes
Sans surprise, l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée pour l’Europe, « avec des températures annuelles record dans près de la moitié du continent ». Le sud-est a connu sa plus longue vague de chaleur jamais enregistrée en juillet – 13 jours consécutifs -, et un nombre record de jours avec au moins un « fort stress thermique » (66) et de nuits tropicales (23) au cours de l’été.

S’il a fait particulièrement chaud, le continent européen a aussi été coupé en deux : dans l’est, les pays ont connu des conditions « extrêmement sèches, ensoleillées et extrêmement chaudes » et ceux de l’ouest des conditions « plus nuageuses, plus humides et moins chaudes ».
L’ouest de l’Europe a ainsi connu l’une de ses pires années sur le front des inondations depuis 2013, avec des tempêtes particulièrement violentes. Près de 30% du réseau fluvial a dépassé le seuil d’inondation « élevé » au cours de l’année et 12% le seuil « grave ». Exemple de ces phénomènes extrêmes : la tempête Boris en septembre, l’une des plus violentes qu’ait connu l’Europe avec huit pays touchés et les inondations extrêmes qui ont frappé l’Espagne en octobre.
Une situation d’autant plus inquiétante que, pointent C3S et l’OMM, l’Europe est l’une des régions où l’on prévoit la plus forte augmentation du risque d’inondation, tandis qu’un réchauffement planétaire de 1,5 °C pourrait entraîner 30.000 décès par an en raison de la chaleur extrême.
Des glaciers toujours plus en danger
Autre enseignement de cet important rapport : le sort des glaciers qui ne cesse d’inquiéter en Europe. Alors que les Nations unies ont déclaré 2025 « Année internationale de la préservation des glaciers », ces géants disparaissent progressivement. Preuve de ce déclin, dans les Alpes, certains ont perdu plus de 90% de leur masse depuis 1970, comme le glacier de Sarenne, en France, qui a reculé de 93% entre 1971 et 2015 ou celui de Cavagnoli en Suisse (-83% entre 1973 et 2015).
En 2024, selon les chiffres de l’ESTOC, tous les glaciers d’Europe ont subi une perte de masse, même si les plus touchés sont ceux de Scandinavie et du Svalbard avec une perte la plus élevée jamais enregistrée et une « perte de masse annuelle la plus importante de toutes les régions glaciaires du monde, avec une perte d’épaisseur moyenne de 1,8 m en Scandinavie et de 2,7 m au Svalbard ».
Mais des motifs d’espoir ?
Face à ces chiffres alarmants, le rapport pointe toutefois quelques bonnes nouvelles : de plus en plus de villes européennes ont adopté des plans d’adaptation au climat (51% en 2024 contre 26 en 2018). Par ailleurs, la proportion d’électricité produite par les énergies renouvelables en Europe a atteint un niveau record l’an passé : à 45% par rapport au précédent record de 43% en 2023. « Le nombre de pays de l’UE où les énergies renouvelables produisent plus d’électricité que les combustibles fossiles a presque doublé depuis 2019, passant de 12 à 20 », salue le rapport.
Des bonnes nouvelles qui ne font pas oublier l’urgence à agir contre le changement climatique. Le rapport sur l’état du climat « souligne que l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement et qu’elle subit les graves conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes et du changement climatique. Chaque fraction de degré supplémentaire d’augmentation de la température est importante, car elle accentue les risques pour nos vies, pour les économies et pour la planète », prévient ainsi dans un communiqué Celeste Saulo, secrétaire général de l’OMM.