• Les compagnies aériennes sont appelées à renoncer à un quart de leurs vols, jeudi 3 juillet, au départ ou à l’arrivée des grands aéroports parisiens.
  • Le lendemain, au deuxième jour de la grève des contrôleurs aériens et à la veille des grandes vacances, elles devront annuler 40% de leurs vols.
  • Deux syndicats représentatifs des aiguilleurs du ciel réclament « un changement de cap radical ».

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Galères de vacances

Si vous avez prévu de prendre l’avion, pensez à regarder si votre vol n’a pas été supprimé. À l’appel de l’UNSA-ICNA et USAC-CGT, deux syndicats représentatifs de leur métier, les contrôleurs aériens sont appelés à la grève, jeudi 3 et vendredi 4 juillet, à la veille des grandes vacances.

Ce mouvement social va perturber les départs des juilletistes. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a annoncé, mercredi 2 juillet, l’annulation d’un quart des vols jeudi à Paris-Charles-de-Gaulle et Orly. Les aéroports du sud de la France seront aussi « très touchés ». Le lendemain, les compagnies aériennes vont se voir imposer une réduction de 40% de leurs vols au départ ou à l’arrivée des aéroports parisiens. À Nice, troisième plateforme française, ces annulations concerneront la moitié des liaisons.

L’influente association Airlines for Europe, qui représente 70% du trafic aérien en Europe et fédère entre autres Air France-KLM, Lufthansa, British Airways et Ryanair, a jugé ces appels à la grève « intolérables » et a prévenu qu’ils allaient « perturber les projets de vacances de milliers de personnes ». Pour sa part, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a exclu de céder aux revendications de syndicats « minoritaires », qui « sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs ».

« Un changement de cap indispensable »

En réponse, l’UNSA-INCA a dit « regrette(r) que la communication politique ait désormais pris le pas sur le traitement des problématiques majeures » à la DGAC. La deuxième organisation des aiguilleurs du ciel (avec 17% des voix) a cité à cet effet « un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l’été », des outils obsolètes et « un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés ».

Dans son communiqué (nouvelle fenêtre)daté du 28 juin, le syndicat détaille l’origine de sa grogne, réclamant « un changement de cap indispensable ». « L’heure est venue de redonner la voix aux contrôleurs. Les préavis s’accumulent, preuve que le malaise est profond. » L’UNSA-INCA dénonce « une trajectoire autoritaire, fondée sur un management vertical et délétère, reposant sur la défiance », où « la parole est ignorée » et « l’expertise écartée ». « Cette DSNA (Direction des services de la Navigation aérienne, ndlr) a failli sur un point des plus stratégiques : l’anticipation du sous-effectif. Et cela, malgré les alertes récurrentes depuis des années. »

« Parallèlement, elle accumule aussi les échecs (…) : retards majeurs, outils obsolètes ou défaillants, et pannes sérieuses en cascade », déplore le syndicat, qui évoque des « conditions de travail (qui) se durcissent ». « L’administration ne respecte pas ses propres engagements, en matière de prise en compte de l’inflation ou du paiement, non garanti, des mesures de productivité pourtant réalisées en 2025 : jours supplémentaires, switchs de vacations, limitations des congés. »

« Les ICNA travaillent désormais à crédit, sous surveillance, dans un système qui nie leur expertise et ne leur garantit ni les effectifs ni les systèmes adaptés à leur mission de sécurité », conclut-il. « Cette trajectoire assumée par la DSNA ne peut plus durer. » Le bras de fer, lui, est engagé.

Y.R.

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