• L’agence de notation Fitch doit rendre son verdict ce 13 septembre : la note AA- de la France pourrait tomber à A+.
  • Depuis 2012, la dette française a perdu progressivement ses meilleures notes auprès des agences, sans ne jamais remonter.

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C’est une saga qui dure depuis près de dix ans. Ce vendredi 12 septembre, l’agence de notation Fitch pourrait sanctionner la France en abaissant sa note de « AA- » à « A+ ». Pour attribuer une note, les agences s’intéressent à un certain nombre de paramètres financiers, comme son niveau d’endettement ou encore sa situation politique. 

Ces données réunies permettent ensuite d’attribuer une note, afin de juger de la fiabilité financière d’un pays et ainsi de déterminer le coût de ses financements : obtenir une bonne note rassure les fonds d’investissement et les créanciers qui, ainsi, évaluent le risque de crédit, influençant aussi les taux d’intérêt auxquels les emprunteurs peuvent accéder. 

Comment la note de la France a-t-elle donc évolué ces dernières années ?

Treize ans de dégradation

Tout commence en janvier 2012. En pleine crise des dettes souveraines, Standard & Poor’s, l’une des trois principales agences de notation, avec Moody’s et Fitch, retire à la France son prestigieux « triple A », la note la plus élevée possible. Un symbole fort : jusque-là et depuis sa première notation, Paris faisait partie du club très restreint des États considérés comme totalement sûrs et solvables, au même titre que les États-Unis ou le Danemark. L’agence Moody’s suit quelques mois plus tard, sanctionnant alors la hausse du chômage et l’envolée du déficit.

En 2013, c’est la dernière et plus petite agence du « Big Three », Fitch, qui donne le dernier coup, en privant la France de son historique « AAA ». La note de la France ne remontera plus.

« Perspective négative » depuis mars dernier

Depuis, la situation est loin de s’être arrangée. Entre 2014 et 2015, d’autres baisses interviennent, sans provoquer de chocs immédiats sur les marchés, mais ternissent l’image de la France, passant par exemple de « AA+ » à « AA » chez Fitch en 2014.

En avril 2013, cette dernière frappe à nouveau en rétrogradant la note à « AA-« , avant que les deux autres agences suivent le mouvement. Plus récemment, en octobre 2024, l’agence choisit de ne pas dégrader davantage, mais place la note sous perspective négative, pointant l’instabilité politique et les difficultés budgétaires, notamment en ce qui concerne la réduction du déficit public, dont le désormais ex-Premier ministre François Bayrou, a fait son cheval de bataille.

D’autant qu’en cas de dégradation de la note, la France basculerait dans une catégorie inférieure à celle dans laquelle elle se trouve aujourd’hui, c’est-à-dire entre les « A+ » et les « A », témoignant seulement d’une qualité moyenne. Un cas de figure qui risque d’augmenter encore davantage le coût d’emprunt de la France pour rembourser sa dette. Cette dernière, après avoir atteint près de 3.300 milliards au premier trimestre 2025, est l’une des plus lourdes de la zone euro, représentant plus de 113 % du PIB. 

Aymen AMIRI

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