Le camp d’Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, le 28 août 2025.

Deux femmes rapatriées mardi de camps de prisonniers djihadistes dans le nord-est de la Syrie ont été mises en examen à Paris et écrouées, tandis que dix enfants ont été placés, a fait savoir, vendredi 19 septembre, le Parquet national antiterroriste (PNAT) sollicité par l’Agence France-Presse (AFP). Tôt mardi matin, la France avait rapatrié dix enfants et trois femmes âgées de 18 à 34 ans.

D’après le PNAT, l’une des trois femmes, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, a été mise en examen mardi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et soustraction par un parent à ses obligations légales à l’égard de ses enfants mineurs, puis écrouée. Une autre de ces trois femmes a été mise en examen vendredi à l’issue de sa garde à vue pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de ses enfants, a précisé le PNAT. Elle a ensuite été placée en détention provisoire.

La troisième femme, âgée de 18 ans, a vu sa garde à vue levée, et a « bénéficié d’une mesure de protection jeune majeur ordonnée par un juge des enfants », selon le parquet antiterroriste. Toujours selon le PNAT, chargé du suivi centralisé des mineurs de retour de la zone irako-syrienne, les dix mineurs rapatriés sont partis « vers différents départements, au sein desquels ils sont pris en charge en assistance éducative ».

Une première depuis 2023

Cette opération est une première depuis juillet 2023 en France, où ces retours restent une question sensible, dix ans après la vague d’attentats djihadistes sur le sol national. Au total, 179 enfants et 60 femmes adultes ont été rapatriées depuis 2019, selon une source diplomatique. Mais ces opérations avaient cessé à l’été 2023, faute de volontaires selon les autorités, et ce malgré des condamnations internationales dont celle de la Cour européenne des droits de l’homme, en 2022.

Dans les camps du Nord-Est syrien, contrôlés par les forces kurdes, des dizaines de milliers de personnes, d’une cinquantaine de nationalités et soupçonnées de liens avec l’organisation Etat islamique, sont retenues. En juin, quelque 120 enfants et une cinquantaine de femmes françaises y étaient encore retenus, selon le Collectif des familles unies, qui rassemble leurs proches.

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Le Monde avec AFP

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