Appelée à témoigner, mardi 8 avril, au procès de l’équipe soignante de Diego Maradona, mort en 2020, son ex-compagne a porté de lourdes accusations.
Veronica Ojeda, mère d’un des enfants du champion du monde argentin 1986, a pointé l’entourage de l’ancien footballeur, qui l’aurait « comme séquestré ».
Elle a aussi décrit l’environnement insalubre dans lequel le « Diez » se trouvait avant son décès.

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Diego Maradona, la légende du football argentin, est mort

Aux derniers mois de sa vie, Diego Maradona aurait vécu « comme séquestré ». Appelée à la barre, mardi 8 avril, au procès de l’équipe soignante de l’icône argentine, décédée le 25 novembre 2020, son ex-compagne Veronica Ojeda a relaté le quotidien d’un homme isolé et maltraité.

« Je savais qu’ils le tenaient comme séquestré », a accusé la mère de Dieguito Fernando, l’un des huit enfants du champion du monde 1986, au 9ᵉ jour d’audience au tribunal de San Isidro, au nord de Buenos Aires. « Il avait peur de tout. Quand je m’en allais, il me disait : ‘Emmène-moi’« .

Là où était Diego, il y avait une odeur de pipi et de caca

Veronica Ojeda, ex-compagne de Diego Maradona

Parmi cet entourage qui ne figure pas parmi les accusés, Veronica Ojeda a particulièrement pointé deux des anciens assistants de Diego Maradona, Maximiliano Pomargo et Vanessa Morla – qui est la sœur de l’ex-avocat du footballeur –, ainsi qu’un ex-garde du corps, Julio Coria, arrêté en plein procès le 25 mars dernier pour faux témoignage. 

Selon le récit qu’elle a pu livrer, qui se réfère à la période peu de temps avant l’opération et la convalescence fatale du Diez, quand il demeurait à La Plata, au sud de Buenos Aires, ils l’ont écarté volontairement de tout contact extérieur. Ainsi, quand elle lui emmenait Dieguito « sa présence et ma présence ne leur plaisaient pas », a-t-elle assuré.

Dans son témoignage souvent entrecoupé par des sanglots, celle qui a partagé la vie de Diego Maradona de 2005 à 2014 « avec quelques interruptions » puis de nouveau en 2017, a décrit l’environnement médical insalubre dans la résidence privée de Tigre. « Là où était Diego, il y avait une odeur de pipi et de caca », a-t-elle affirmé de la dernière fois qu’elle l’a vu vivant, deux jours avant sa mort, à 60 ans, d’une crise cardiorespiratoire compliquée d’un œdème pulmonaire. « Ce jour-là, je lui ai dit de prendre une douche, de se raser parce que ce n’était pas bien pour lui d’être comme ça. Diego sentait mauvais, il n’était pas en bon état ».

Veronica Ojeda a mis en cause deux des sept accusés jugés pour leur éventuelle responsabilité dans la mort du légendaire numéro 10 de l’Albiceleste, le neurochirurgien Leopoldo Luque et la psychiatre Agustina Cosachov. Selon elle, ils « assuraient qu’il était mieux qu’il (Diego) soit en convalescence dans une résidence, qu’il y aurait tout comme dans un hôpital ». « Ils nous ont menti en pleine face à tous, à toute la famille », a-t-elle grondé. 

Les praticiens encourent de 8 à 25 ans de prison. Le procès devrait durer jusqu’en juillet.

Yohan ROBLIN

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