Lundi dernier, Morgane Rivoal, 13 ans, a disparu après avoir quitté le domicile familial de Pabu (Côtes-d’Armor), près de Guingamp.
Un appel à témoins a été lancé depuis et des battues ont été organisées.
Cinq jours après sa disparition, l’adolescente demeure introuvable.

C’est une affaire qui a pris de l’ampleur au fil des jours. Lundi dernier, Morgane Rivoal, 13 ans, est partie de chez ses parents à Pabu dans les Côtes-d’Armor pour se rendre au collège. L’adolescente n’est jamais allée en classe ce jour-là.

Quelques heures plus tard, sa disparition a été signalée aux autorités. Un appel à témoins a été lancé dans la foulée et a été très largement relayé le jour même et dans les jours qui ont suivi. Dans le même temps, de nombreuses recherches, mobilisant d’importants moyens, ont été faites pour tenter de retrouver la jeune fille. Mais cinq jours après, ni sa famille ni ses proches n’ont de nouvelles d’elle. TF1info fait le point sur cette enquête.

Une disparition signalée lundi 25 novembre à 11h40

C’est Aurore Rivoal, la mère de l’adolescente, qui a signalé sa disparition lundi matin à 11h40 à la gendarmerie de Guingamp. Une alerte lancée après avoir appris vers 9h30 par l’établissement scolaire que cette dernière ne s’était jamais rendue au collège Albert Camus de Grâces, où elle est scolarisée. 

Morgane Rivoal avait quitté la maison le lundi 25 novembre vers 7h15. Elle prend habituellement le bus pour rejoindre son établissement, situé à un peu plus de cinq kilomètres de Pabu, où elle vit avec sa famille. Ce jour-là, ses parents, occupés à se préparer, ne l’ont pas vu partir de la maison, mais ont déclaré aux enquêteurs que leur fille leur avait dit « au revoir » comme à son habitude.

Aurore Rivoal pensait revoir sa fille le soir à la maison, comme tous les jours après la classe. « On avait une réunion parents-professeurs. Donc, je lui ai bien dit : ‘N’oublie pas de prendre une collation’. Elle m’a dit : ‘Pas de souci, bisous, à ce soir' », a relaté la maman ce vendredi sur TF1. Mais la jeune fille ne rentrera pas.

Selon les parents de l’adolescente, Morgane Rivoal est partie sans argent, ni carte bancaire et n’aurait par ailleurs pas pris d’affaires avec elle.

Une enquête ouverte et de nombreuses recherches

Une enquête était ouverte du chef de disparition inquiétante après ce signalement. Celle-ci a été confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Guingamp, renforcée de l’ensemble des gendarmes de la compagnie, mais également de militaires de la section de recherches de Rennes. Lundi, une source proche du dossier évoquait auprès de notre rédaction « une fugue » mais l’inquiétude, après une si longue absence, grandit. 

« De très nombreux moyens humains et techniques ont été engagés par les militaires de la gendarmerie. Deux chiens de la gendarmerie ont également été utilisés. Les deux chiens ont pris la piste du domicile jusqu’au quartier de Castel Pic à Guingamp où ils perdent la piste. Des moyens nautiques, des plongeurs, ont été engagés aussi pour sonder la rivière Le Trieux, du déversoir, situé dans le centre de la commune jusqu’à l’ancienne station d’épuration de Plouizy. Ils ont également sondé les cours d’eau près du domicile, ainsi qu’un point d’eau sur la commune de Pabu », détaille ce vendredi le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz. 

Un hélicoptère de la section aérienne de Rennes a été déployé à plusieurs reprises et des recherches pédestres, à vélo et en véhicule, ont été réalisées par les gendarmes.

Plusieurs battues dans la semaine

Au cours de la semaine, plusieurs battues ont également été organisées par les militaires. Ce vendredi, de très nombreux citoyens volontaires y ont participé, sur les secteurs de Guingamp, Pabu et Pommerit-le-Vicomte, en présence des parents de Morgane. « Il y avait entre 700 et 800 personnes, parfois venues de très loin. Il n’y a pas de mots pour remercier suffisamment tous ces gens », a confié à TF1info le père de Morgane ce vendredi en fin de journée. 

Un peu plus tôt, la maman de l’adolescente n’avait pas caché son émotion sur notre antenne . Face caméra, celle-ci n’a en effet pu retenir ses larmes en prononçant ces mots :« Morgane, reviens-nous ! Donne-nous quelque chose parce que là, on n’en peut plus. On veut vraiment que tu reviennes ».

Tous les jours depuis lundi, Aurore Rivoal lance des appels à sa fille sur Facebook pour qu’elle revienne. 

Une dispute au sujet des réseaux sociaux, un téléphone cassé

Au cours des investigations, des perquisitions ont été réalisées au domicile familial et auprès d’autres personnes avec lesquelles Morgane étaient en relation. Toutes se sont révélées infructueuses. L’entourage familial et amical a été naturellement entendu. 

De ces auditions a pu être établi qu’un « différend est intervenu avec ses parents dans le courant du week-end relatif notamment à l’utilisation des réseaux sociaux par Morgane », révèle ce vendredi le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz.« Une vive discussion s’en est suivie avec ses parents au cours de laquelle son père a cassé le téléphone portable de sa fille et lui a pris sa carte SIM », ajoute-t-il. 

Dans la journée du dimanche 24 novembre, Morgane est restée au domicile avec ses jeunes frères et sœurs. Son père travaillait l’après-midi et en soirée hors du domicile. « Les amis de Morgane sont tous entendus, méthodiquement, les uns après les autres », informe Nicolas Heitz.

Une adolescente qui n’avait jamais fugué

Morgane n’a jamais fugué par le passé, selon ses parents, « qui décrivent de bonnes relations dans la famille, ce qui est confirmé par les grands-parents paternels de Morgane », fait savoir le magistrat. Selon une de ses amies, elle a également pu indiquer sur les réseaux sociaux qu’elle ne viendrait pas lundi en cours.

Les unités de gendarmerie « entièrement engagées »

« Les unités de gendarmerie sont entièrement engagées pour explorer toutes les pistes afin de permettre de retrouver le plus rapidement cette jeune fille. Cet engagement ne faiblira pas tant que cette adolescente sera portée disparue », assure le procureur de la République qui n’exclut ou ne privilégie à cette heure aucune piste.

« Ça commence à faire long, c’est très long, très très long. Elle est partie sans rien, il fait très froid. Il faut maintenant qu’elle revienne », insiste Yoan Rivoal, le papa de Morgane. 

Ce dernier nous a par ailleurs indiqué qu’il n’y aurait pas de battue citoyenne samedi, et que les gendarmes feraient du porte-à-porte. Une information que le magistrat n’a pas souhaité, « en l’état », confirmer.


Aurélie SARROT

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