Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et le Mali avec des albums fortement imprégnés de jazz.
« Stories », de Tutu Puoane & Metropole Orkest
Née en 1979 à Pretoria et installée à Anvers, en Belgique, Tutu Puoane est une chanteuse de jazz maintes fois récompensée aux South African Music Awards au fil de ses dix albums parus depuis 2007.
Son nouvel opus, qui sort ce vendredi 19 septembre, s’appelle Wrapped in Rhythm Vol. II et, comme son nom l’indique, est le deuxième volet d’un projet centré sur la poétesse Lebo Mashile (née elle aussi en 1979) et plus précisément sur son recueil In a Ribbon of Rhythm, qui décrit l’univers émotionnel d’une jeune femme noire dans l’Afrique du Sud post-apartheid. En compagnie du Metropole Orkest, une formation d’une cinquantaine de musiciens basée aux Pays-Bas, Tutu Puoane a mis en voix et en symphonie huit poèmes issus de son livre de chevet.
« Netsanet », de Mulatu Astatke
Il aura fallu attendre plus de dix ans, depuis Sketches of Ethiopia (2013), pour que le pionnier de l’éthiojazz, dont la musique a inspiré d’innombrables artistes, daigne sortir un nouvel album studio sous son seul nom après des collaborations avec les Australiens de Black Jesus Experience (To Know Without Knowing, 2020) et les Israéliens de Hoodna Orchestra (Tension, 2024).
Dans Mulatu Plays Mulatu, Mulatu Astatke, 81 ans, revisite ses propres classiques – comme Yekermo Sew, Kulun ou Netsanet – en fusionnant habilement les arrangements jazz occidentaux avec des instruments traditionnels tels que le krar (une sorte de lyre) ou le kebero (un tambour). Enregistré entre Londres et Addis-Abeba, le disque sortira le 26 septembre.
« Grana Od Bora », de Sissoko, Segal, Parisien & Peirani
C’est aussi une petite musique qui commence à nous être familière que celle que proposent le joueur de kora malien Ballaké Sissoko, le violoncelliste Vincent Segal, le saxophoniste Emile Parisien et l’accordéoniste Vincent Peirani dans Sou Kora (« la nuit qui tombe », en bambara), sorti en juillet.
Sous le nom des « Egarés », les quatre complices avaient fait paraître un premier disque en 2023. Les voilà qui reviennent pour un « bonus » qui rassemble deux performances « live » et trois reprises issues de divers horizons : Amir, un morceau du contrebassiste français Henri Texier paru en 1976, Il Camino, une composition de l’Italien Aldo Romano popularisée en France par Claude Nougaro, et Grana Od Bora, une chanson traditionnelle bosnienne.
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