L’hebdomadaire Charlie Hebdo commémore ce mardi 7 janvier les dix ans de l’attentat islamiste qui a décimé sa rédaction.
LCI a recueilli à cette occasion des témoignages exceptionnels, compilés dans un grand reportage diffusé ce samedi.

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Attaque à l’arme blanche près de l’ex-siège de Charlie Hebdo à Paris

Il est 11h30 le 7 janvier 2015, lorsque deux hommes lourdement armés et équipés de gilets pare-balles cherchent les locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Devant l’entrée, ces derniers menacent la factrice, lui demandent où se trouve le siège du journal satirique. À l’intérieur du bâtiment, ils tuent un agent de maintenance, Frédéric Boisseau, la première victime d’une longue liste. 

Les terroristes continuent d’avancer, se trompent d’étage, mais rien ne les arrête et ils finissent par trouver leur cible. Ils arrivent dans les locaux de Charlie Hebdo, en pleine conférence de rédaction, lors de laquelle les journalistes préparaient la prochaine édition. Auprès de Charb, le directeur, se trouve un policier chargé de sa protection, Franck Brinsolaro. Mais ce dernier n’a pas le temps de tirer, il est tout de suite abattu. 

En moins de deux minutes, les terroristes tuent huit journalistes et un invité, Michel Renaud. Parmi les victimes également, figurent Elsa Cayat, chroniqueuse, Mustapha Ourrad, correcteur, mais aussi des signatures historiques du journal : Charb, Cabu, Wolinski, Tignous et l’économiste Bernard Maris. La fusillade se poursuit à l’extérieur, les deux terroristes tirent en pleine rue sur un policier. Ahmed Merabet, achevé alors qu’il est au sol, est la douzième victime des frères Kouachi.

« Le plus douloureux serait de m’apercevoir qu’on a oublié »

« On ne s’attend pas à ce genre d’images. Je ne m’attendais pas en allant à Charlie à trouver tous ces morts dans la salle de rédaction. On nous avait parlé d’un mort dans la fusillade sur le premier compte-rendu téléphonique. Et quand je suis redescendu, que j’ai vu mes collègues, je pense qu’aucun d’entre nous n’avait envie de parler », se souvient dans un document exclusif diffusé sur LCI ce samedi, François Molins, procureur de la République de Paris en 2015. « Ce n’est pas ce qu’on appelle des scènes de crime, j’allais dire, auxquelles on est habitués professionnellement. Là ce sont véritablement des scènes de guerre », ajoute-t-il. Et de poursuivre : « Ces terroristes sortent des locaux de Charlie en hurlant ‘On a vengé le prophète’, Charlie a aussi été victime, j’allais dire, de ses combats et de sa défense de cette liberté d’expression ».

« Charlie Hebdo, c’était un journal d’opinion qui défendait les opinions et ils sont morts parce qu’ils ont défendu leurs opinions. Et c’est pas uniquement un attentat aveugle, c’est un crime qui vise à faire taire des voix. Et ça, c’est vrai que le plus douloureux pour moi, ce serait de m’apercevoir qu’on a oublié ça », réagit Riss, dessinateur et directeur du journal.

« Charlie Hebdo : ils racontent l’horreur » : un Grand Reportage à ne pas manquer en direct sur LCI à 14h, et ensuite en replay dans la vidéo en tête de cet article.


A. LG REPORTAGE – Camila Campusano

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