LCI a pu se rendre à Vougledar, ville de l’est de l’Ukraine cédée aux Russes début octobre.
Thomas Misrachi a rencontré Kichen, dernier soldat à être sorti de la ville après des mois de combat.
« Notre mission était de partir le plus vite possible avec le moins de perte possible », raconte le soldat.

Le 2 octobre dernier, l’armée ukrainienne indiquait se retirer de la ville de Vougledar dans l’est du pays, cédant aux Russes cette localité stratégique après deux ans et demi de combats meurtriers. Dans un document exceptionnel, le journaliste de LCI Thomas Misrachi a rencontré Kichen, le dernier soldat ukrainien à avoir quitté la ville au moment de sa chute. Il lui a parlé de l’ordre d’évacuation, des dernières semaines d’enfer dans la commune assiégée et de son regard sur cette bataille épique.

« Perdre une bataille n’est pas perdre la guerre »

Le 29 septembre, Kichen et ses hommes reçoivent l’ordre d’évacuer Vougledar (parfois écrit Vouhledar), à l’époque, ils sont moins de 80 à encore tenir tête aux Russes. « Sortir de Vougledar nous a pris environ un jour et demi. C’était très difficile. Il y avait des combats de rue, une quantité énorme de drones kamikazes et des drones de bombardement. Notre mission était de partir le plus vite possible avec le moins de pertes possible », raconte le soldat, commandant adjoint de la 8ᵉ compagnie mécanisée de la 72ᵉ brigade noire de Zaporijia, sorti de la ville à pied. 

« La ville était bombardée 24 heures par jour. Et elle n’était pas encore complètement encerclée. Les unités de reconnaissance russes étaient déjà dans la ville. À chacun de nos mouvements, nous combattions », poursuit-il auprès de notre journaliste, revenant sur les dernières semaines avant l’évacuation, où les soldats ukrainiens se sont résolus à combattre jusqu’au bout.

Que s’est-il dit une fois la ville abandonnée ? « Je suis toujours vivant ! Mais il faut aussi comprendre que perdre une bataille n’est pas perdre la guerre », ajoute-t-il. « On a besoin de se battre pour notre indépendance et le futur de nos enfants. C’est ça ma motivation première, ma famille, mes enfants. »


La rédaction de TF1info

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