Plus de 20 personnes sont mortes tuées dans des bombardements israéliens dans le village d’Ayto, situé dans le nord du Liban, jusque-là épargné.
Une équipe de LCI s’est rendue sur place et a pu échanger avec des habitants totalement désamparés.
Notamment Elie Alwan, qui avait accueilli chez lui des réfugiés venus du sud du pays pour fuir les combats, dont 22 sont morts.

Suivez la couverture complète

Moyen-Orient : la peur d’un conflit généralisé

Depuis le début du conflit, les frappes israéliennes visent en général le sud et l’est du Liban ainsi que la banlieue de Beyrouth, bastions du Hezbollah pro-iranien. Mais ces derniers jours, le village d’Ayto, dans le district de Zghorta, situé au nord du pays, a été la cible de raids israéliens qui ont fait plus de 20 morts. Parmi eux, des déplacés venus du sud du pays qui s’étaient réfugiés chez Elie Alwan et pensaient être là-bas en sécurité. « Je suis détruit, c’est un massacre. Il y a eu 22 morts dans ma maison », confie-t-il, qui l’a rencontré dans le village détruit. 

« Je connaissais (cet ami) depuis longtemps, il m’a appelé il m’a dit ‘ma famille est à la rue’. Je lui ai dit ‘ne t’en fais pas, j’ai une place pour toi et ta famille, soyez les bienvenus’. Ils devaient être 8 mais c’est la guerre, ils sont venus à 26 », a-t-il raconté, choqué. Parmi eux, se trouvaient-ils des membres du Hezbollah ? Un député de l’opposition au Hezbollah originaire de la région, Michel Moawad, a indiqué à l’AFP que selon lui, la frappe visait bel et bien un membre de la formation pro-iranienne. Un responsable de la sécurité a indiqué sous couvert d’anonymat que la frappe avait eu lieu juste après l’arrivée d’un homme en voiture devant le bâtiment, qui était venu rendre visite aux déplacés.

De la solidarité à la suspicion

Depuis l’attaque, chez les habitants du village qui avaient accueilli des réfugiés, la solidarité fait place à la suspicion. « Nos maisons ont été visées. Vous pensez vraiment que je veux revivre ça ? Sûrement pas », a déclaré Dany à notre envoyé spécial Ignacio Bornacin. Lui aussi hébergeait une famille venue du sud. Il leur a demandé de partir. 

Dans le district, 15.000 réfugiés ont été accueillis ces dernières semaines. Les autorités et les habitants souhaitent désormais être sûrs de leurs identités, aussi « depuis 5 jours, on a commencé le recensement et on espère que d’ici deux semaines on aura terminé », a expliqué Boulos Al Ghazal Moawad, président du district de Zghorta. Au moindre doute, ils seront expulsés.

L’ONU a réclamé ce mardi une enquête « rapide, indépendante et approfondie » sur la frappe d’Ayto. Depuis que le Hezbollah et Israël sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, au moins 1356 personnes ont été tuées au Liban dans les bombardements aériens israéliens, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels.


La rédaction de TF1info | Reportage LCI : Ignacio Bordacin, Erina Fourny et Pierre Humé

Partager
Exit mobile version