Sébastien Lecornu détaille les priorités du gouvernement sur sa stratégie de défense nationale

Sébastien Lecornu devant l’Assemblée nationale, le 10 décembre 2025.

Le premier ministre s’est exprimé, mercredi, devant les députés sur la stratégie de défense nationale, en application de l’article 50-1 de la Constitution.

« L’indépendance ne se décrète pas, c’est une conquête permanente », commence Sébastien Lecornu, qui rappelle que le gouvernement proposera une actualisation de la loi de programmation militaire au début de l’année 2026 au Parlement. « Depuis 2017, le budget du ministère des armées a progressé – et il doit encore augmenter en 2026 si le budget de l’Etat est voté », poursuit-il.

Cette hausse du budget des armées a produit des effets concrets, « mais l’argent ne sera pas la seule réponse », assure le premier ministre. Depuis 2017, cette hausse des crédits a permis notamment un renouvellement des capacités de dissuasion nucléaires françaises et aussi une modernisation des équipements. Le chef de gouvernement rappelle que depuis 2022 la donne a changé, avec l’agression russe en Ukraine : la dégradation de l’environnement sécuritaire s’est accélérée, « avec le retour des guerres de haute intensité », estime le premier ministre.

Il rappelle que le rejet de la partie recettes du projet de loi de finance (PLF) n’a pas permis aux députés de discuter des crédits concernant l’armée ; c’est pourquoi ce débat est organisé, précise-t-il. Plusieurs chantiers prioritaires sont donc abordés par le premier ministre :

  • reconstituer les stocks de munitions (à ce sujet, plus de 500 millions d’euros de commandes supplémentaires seront proposés) ;
  • produire en masse des drones (créer une nouvelle filière industrielle pour la fabrication de drones à hauteur de 150 millions d’euros) ;
  • protéger le ciel (acheter radars et brouilleurs) ;
  • penser la guerre dans le champ électromagnétique ;
  • rendre indépendante à l’horizon de 2035 l’alerte avancée, soit la capacité à détecter et à suivre la trajectoire des missiles, qui dépend aujourd’hui de la filière américaine ;
  • investir le spatial-militaire (acheter 4 satellites en orbite basse et des satellites patrouilleurs, soit un quasi-doublement du budget dans ce domaine d’ici à 2030) ;
  • innover dans le champ opérationnel ;
  • développer le quantique (un laboratoire sera créé en 2026 au sein du ministère des armées pour fédérer l’ensemble des acteurs).

Selon lui, armer la France, c’est donc garantir « notre sécurité partout sur la planète ». « Si l’instabilité politique nous bouleverse, elle ne doit pas pour autant nous couper des réalités », ajoute M. Lecornu, qui conclut sa prise de parole en appelant les députés à débattre sur le principe d’une augmentation du budget de la défense en 2026.

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