
Les entreprises britanniques et, surtout, américaines ont annoncé leur intention d’investir des dizaines de milliards de part et d’autre de l’Atlantique, à l’occasion de la visite de Donald Trump au Royaume-Uni, mercredi et jeudi 18 septembre.
Londres évalue le total à 150 milliards de livres (173 milliards d’euros), mêlant des fonds réellement engagés et des promesses d’investissement sur plusieurs années, un chiffre impressionnant, que le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à faire valoir, mais qu’il faut parfois relativiser.
Tapis rouge pour la « tech » américaine
Microsoft va injecter 30 milliards de dollars (25 milliards d’euros) sur quatre ans au Royaume-Uni, dont la moitié dans le cloud (informatique à distance) et l’intelligence artificielle, ce qui inclut la construction du « plus grand supercalculateur du pays ».
Google engage, lui, 5 milliards de livres (5,8 milliards d’euros) sur deux ans, notamment dans un centre de données et son secteur recherche et développement, dont Google DeepMind, son laboratoire d’IA.
Le britannique Nscale, le pionnier américain de l’IA générative OpenAI et son compatriote Nvidia, champion des semi-conducteurs, vont développer dans le nord-est de l’Angleterre des infrastructures et des capacités de grande envergure liées à l’IA. Cette déclinaison du programme d’investissement international Stargate, baptisée Stargate UK, fait suite aux projets mis en œuvre au Texas, aux Emirats arabes unis et en Norvège.
Ces annonces, qui « témoignent de la puissance économique » du Royaume-Uni, selon Keir Starmer, seront formalisées jeudi dans le cadre d’un « accord technologique » aux contours encore flous, destiné à doper la coopération bilatérale.
Pour Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre britannique et responsable chez Meta jusqu’en janvier dernier, cité par The Guardian, le Royaume-Uni, devenu un « état vassal sur le plan technologique », se contente « essentiellement de récupérer les miettes de la Silicon Valley ».
« Ces entreprises ont de toute façon besoin de ces infrastructures » et « construisent des centres de données partout dans le monde. Tout cela n’est qu’à sens unique », insiste-t-il.
Une meilleure collaboration nucléaire
Londres et Washington promettent de réduire les délais d’autorisation et de validation des projets nucléaires communs et de renforcer les programmes expérimentaux sur la prometteuse technologie de la fusion.
La pluie de milliards de Blackstone
Le fonds d’investissement américain Blackstone, qui gère 1 200 milliards de dollars d’actifs (1 000 milliards d’euros), promet d’investir 90 milliards de livres (104 milliards d’euros) au Royaume-Uni sur dix ans. Un montant spectaculaire, mais à nuancer dans la mesure où il s’agit d’une promesse à très long terme d’un organisme dont la nature même est de jongler avec les milliards. Aucune précision n’a, en outre, été apportée quant aux secteurs concernés, ni à la forme des investissements.
Davantage d’achats « made in America »
Le gouvernement britannique, qui dit dépenser environ 10 milliards de livres (11,5 milliards d’euros) chaque année auprès d’entreprises américaines, s’est engagé à porter ce montant à 12 milliards de livres (13,8 milliards d’euros) par an sur cinq ans. Il s’agit d’une augmentation de 20 % – 60 milliards de dépenses contre 50 – essentiellement dans la défense et la technologie.
Trente milliards de GSK pour apaiser Donald Trump
Principale annonce côté britannique, le laboratoire pharmaceutique GSK a promis d’investir 30 milliards de dollars (environ 25 milliards d’euros) sur cinq ans outre-Atlantique. Les entreprises pharmaceutiques sont soumises aux pressions du président américain, qui veut les pousser à investir et produire dans son pays. Une partie de la somme annoncée était, toutefois, destinée à être investie aux Etats-Unis, selon Steve Clayton, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
Newsletter abonnés
« International »
L’essentiel de l’actualité internationale de la semaine
S’inscrire
GSK rejoint ainsi les autres géants du secteur, dont son compatriote AstraZeneca, qui ont amorcé, ces derniers mois, un mouvement d’investissement et de relocalisation de la production aux Etats-Unis, une dynamique qui nourrit, en parallèle, les craintes d’une perte d’attractivité du Royaume-Uni.