Donald Trump a décidé de dépêcher trois navires de guerre au large du Venezuela dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, a annoncé mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) un membre de l’administration américaine, sur fond de regain de tension entre les deux pays, qui sont à couteaux tirés depuis des années.
Les trois destroyers lance-missiles de classe Aegis se dirigent vers les eaux au large du Venezuela, a-t-il précisé. Ce déploiement militaire intervient au moment où le président des Etats-Unis intensifie la pression mise sur son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro. Washington a doublé début août la prime offerte pour tout élément permettant de l’arrêter pour trafic de drogue, ce qui la porte à 50 millions de dollars.
« Le déploiement militaire américain dans les eaux des Caraïbes, sous couvert d’opérations antidrogue, représente une menace pour la paix et la stabilité de la région », affirment dans une déclaration commune les membres de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique. L’organisation, fondée par les anciens présidents vénézuélien et cubain Hugo Chavez et Fidel Castro, a exprimé son « soutien le plus ferme et absolu » à Nicolas Maduro et a demandé au chef de l’Etat colombien, Gustavo Petro, président de la Communauté des Etats latino-américains et caraïbes, d’organiser une réunion extraordinaire des ministres des affaires étrangères.
Selon plusieurs médias américains, l’administration Trump prévoit également d’envoyer 4 000 marines dans la région des Caraïbes, près des côtes vénézuéliennes.
« Grossière opération de propagande politique »
Donald Trump brandit la lutte contre le trafic de drogue pour justifier nombre de ses décisions spectaculaires depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, des droits de douane imposés au Mexique à la vague d’arrestations d’immigrés latino-américains qualifiés d’illégaux.
Le gouvernement américain, qui ne reconnaît pas la victoire largement contestée de Nicolas Maduro lors de la dernière élection présidentielle vénézuélienne, l’accuse d’être impliqué dans un réseau de narcotrafic international. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a qualifié mardi le gouvernement vénézuélien de « cartel narcoterroriste » et Nicolas Maduro de « chef fugitif de ce cartel ». Interrogée par la presse sur un éventuel déploiement de troupes américaines au Venezuela, elle a affirmé que Donald Trump recourrait à « tous les moyens » pour « empêcher les drogues d’inonder » les Etats-Unis.
Après avoir qualifié de « pathétique » et de « grossière opération de propagande politique » la nouvelle prime américaine le concernant, Nicolas Maduro a annoncé lundi le déploiement de 4,5 millions de miliciens « pour garantir la couverture de tout le territoire ». Fondée par le président Hugo Chavez, mort en 2013, dont Nicolas Maduro est le successeur, la milice vénézuélienne est, selon Caracas, composée de 5 millions de personnes, civils ou réservistes, placées sous le commandement de l’armée.