Bonjour MémoireVisuelle,

Nous ne pouvons pas nous exprimer sur le nombre exact d’images que vous avez pu voir de Kamala Harris et de Donald Trump dans la presse durant cette campagne, d’autant que cela dépend aussi des journaux que vous lisez régulièrement. Toutefois, votre impression de voir beaucoup d’images du candidat républicain est tout à fait compréhensible, et même révélatrice.

Avec ses costumes bleu nuit, sa cravate rouge vif et sa coupe de cheveux qui est reconnaissable entre mille, Donald Trump s’est vite imposé comme un sujet « iconique » à photographier, confiait en janvier 2021 Doug Mills, un photographe du New York Times qui a couvert l’administration de l’ancien président à la Maison Blanche : « Peu importe où tu vois Trump, sous quel angle, dans quelle situation, tu sais directement que c’est lui. »

M. Mills raconte aussi l’accès inédit à Donald Trump dont bénéficiaient les photographes durant son passage à la Maison Blanche. « On avait plus accès à lui qu’à aucun président que j’ai couvert avant. Beaucoup plus », explique M. Mills dans une interview. Le photographe se rappelle avoir pu rester plus de trente minutes dans le bureau Ovale, et une heure et demie à des réunions du cabinet du président, là où ses prédécesseurs ne leur accordaient que deux à trois minutes.

Cette aisance avec les caméras, et cette volonté d’écrire l’histoire avec des images fortes a franchi une nouvelle étape lors de la tentative d’assassinat dont il a été victime à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet. Donald Trump « vient d’échapper à la mort, mais il veut saisir ce moment, s’en emparer, crier sa colère, se montrer, s’exposer », et « lève le poing », racontait alors Alain Genestar, directeur de Polka Magazine, dans une tribune au Monde.

« Son visage est maculé de sang, deux gardes du corps, un homme et une femme, l’encadrent, le serrent dans leurs bras comme dans un ballet improbable, il cherche à se dégager… (…) La scène, incroyable, surjouée par un acteur démonstratif, semble extraite d’une série télévisée », souligne M. Genestar. Et elle sera figée dans le temps par les photographes sur place. Selon Alain Genestar, cette photo « a joué un rôle majeur dans l’issue du conflit d’images entre les deux candidats » [Joe Biden était encore sur le ticket démocrate] et pourrait bien devenir « historique » si Donald Trump est élu le 5 novembre.

Partager
Exit mobile version