
Critiqué par une partie de sa base MAGA (« Make America Great Again ») sur l’affaire Epstein, Donald Trump a annoncé, jeudi 17 juillet, qu’il allait poursuivre le Wall Street Journal (WSJ) pour un article lui attribuant une lettre salace adressée au financier en 2003, ce qu’il nie.
« Le président Trump va bientôt poursuivre le Wall Street Journal, News Corp et Rupert Murdoch », le magnat des médias propriétaire du groupe, écrit le locataire de la Maison Blanche sur son réseau Truth Social, précisant les avoir « personnellement » mis en garde avant la parution de cet article, jeudi. Rupert Murdoch se trouvait dimanche dans la loge du président au MetLife Stadium, près de New York, pour la finale du Mondial des clubs de football.
« Ils publient quand même un article faux, malveillant et diffamatoire », déplore le milliardaire, assurant que « s’il y avait la moindre trace de vérité dans le canular Epstein, cette information aurait été révélée » bien avant par ses adversaires, politiques ou autres.
L’article du WSJ affirme que, pour un livre d’or destiné à Jeffrey Epstein en 2003 à l’occasion de son cinquantième anniversaire, sa compagne Ghislaine Maxwell − condamnée à vingt ans de prison en juin 2022 − avait sollicité plusieurs dizaines de ses proches, dont Donald Trump, alors magnat de l’immobilier.
La lettre au nom de Donald Trump, que le journal indique avoir pu consulter, est de caractère salace, comme d’autres dans ce livre d’or. Elle comporte plusieurs lignes de texte dactylographié entourées d’un croquis de femme nue, apparemment tracé au marqueur, précise-t-il. La signature gribouillée du futur président apparaît sous la taille de la femme, évoquant une toison pubienne, souligne le WSJ.
« Arnaque »
Dans une énième tentative d’éteindre le feu qui couve au sein de sa base MAGA sur ce dossier, Donald Trump a ensuite indiqué sur Truth Social avoir demandé à sa ministre de la justice, Pam Bondi, de rendre publics tous les témoignages « pertinents » recueillis par le grand jury − une commission de citoyens investie de pouvoirs d’enquête − dans cette affaire, « sous réserve de l’accord du tribunal ». « Cette arnaque, relayée par les démocrates, doit s’arrêter tout de suite », s’est-il impatienté. La ministre a déclaré sur son compte X être prête à demander dès vendredi à la justice la publication des retranscriptions du grand jury.
« Je crois que nous savons maintenant exactement pourquoi Donald Trump refuse de publier les documents du dossier Epstein », a commenté sur X l’élu démocrate Pat Ryan après la diffusion de l’article du WSJ.
Jeffrey Epstein a été retrouvé pendu dans la cellule de la prison de New York où il était incarcéré le 10 août 2019, avant d’être jugé pour crimes sexuels. Cette mort a alimenté d’innombrables théories complotistes selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur toute une série de personnalités de premier plan.
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Le 7 juillet, le ministère de la justice et la police fédérale (FBI) ont annoncé n’avoir découvert aucun élément nouveau dans le dossier Epstein qui justifierait la publication de nouveaux documents. Ils ont confirmé dans un mémorandum le suicide en prison de Jeffrey Epstein et affirment n’avoir trouvé, lors d’un examen approfondi de la totalité du dossier, ni « liste de clients » d’un réseau d’exploitation sexuelle ni « preuves crédibles qu’il aurait fait chanter des personnes puissantes ».
Ces conclusions ont ulcéré une partie de la base de Donald Trump, qui espérait des révélations explosives avec son retour au pouvoir, son administration s’étant engagée à « lever le voile » sur cette affaire « répugnante ». En février, Pam Bondi avait rendu publics au nom de « l’engagement du président Trump à la transparence » de nombreux documents du dossier Epstein, qui ne contenaient aucune révélation majeure.