Donald Trump a fini par se lasser. Près de six mois d’échecs sur le dossier ukrainien ont abouti à la remise en cause de la politique adoptée dès son retour à la Maison Blanche : parier sur une relation jugée privilégiée avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, pour aboutir à une fin des hostilités, quel qu’en soit le prix pour les Ukrainiens.
En recevant le 14 juillet le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, dans le bureau Ovale, théâtre d’une mémorable humiliation publique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 février, le président des Etats-Unis a annoncé deux mesures actant son revirement. Tout d’abord, la fourniture importante d’armes à Kiev, une fois épuisées les dernières tranches d’aides militaires léguées par son prédécesseur démocrate, Joe Biden. Ensuite, l’imposition de nouvelles sanctions contre la Russie pour la priver des revenus avec lesquels elle finance la guerre.
Pour tenter d’éviter d’apparaître comme le continuateur de la politique de livraisons d’armes précédente et pour ménager la partie de sa base la plus hostile à toute forme d’intervention extérieure américaine, Donald Trump a détaillé un dispositif présenté comme « une très grosse affaire ». « Des équipements militaires d’une valeur de plusieurs milliards de dollars vont être achetés aux Etats-Unis » par les alliés européens, et « aller à l’OTAN », avant d’être « rapidement distribués sur le champ de bataille », a-t-il expliqué, précisant que ces matériels seront achetés « à 100 % » et qu’ils ne coûteront donc rien aux contribuables américains.
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