Avec l’offensive protectionniste de Donald Trump début avril et l’escalade avec la Chine, le marché de la dette américaine connaît de violentes secousses, en particulier du côté des bons du Trésor.
De quoi parle-t-on ? Du marché des obligations, où s’échangent les emprunts effectués par un pays. Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux d’intérêt va baisser. Ils cherchent, en revanche, à être mieux rémunérés lorsqu’ils jugent la dette d’un Etat plus risquée, ce qui fait monter le taux.
Les bons du Trésor américain ont enregistré de grands mouvements dans les deux sens depuis l’annonce de l’offensive protectionniste de la Maison Blanche.
En pleine débâcle boursière, les obligations d’Etat ont d’abord été plébiscitées. « Lors de telles périodes, il est courant que les investisseurs vendent des actions et achètent des obligations d’Etat considérées comme des actifs refuges », explique Hal Cook, analyste chez Hargreaves Lansdown, une entreprise de services financiers britannique, cité par l’Agence France-Presse. Les taux ont donc logiquement baissé au début du mois, le rendement des bons du Trésor à dix ans glissant jusqu’à 3,88 % le 4 avril.
Mais ces derniers jours, « les marchés obligataires américains connaissent une vente massive incroyable » provoquant une flambée des taux d’emprunt, souligne Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. En d’autres termes, les investisseurs se débarrassent de leur dette américaine, « la preuve qu’elle perd son statut traditionnel de valeur refuge ». En conséquence, le taux d’emprunt à dix ans des Etats-Unis a flambé mercredi jusqu’à 4,5 %.
Les récents « mouvements suggèrent que certaines positions [sur la dette américaine] sont abandonnées pour couvrir des pertes ailleurs sur les marchés », estime Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.