Les États-Unis pourraient bientôt abandonner la production du penny, soit un centime de dollar.
En Europe, plusieurs pays ont déjà mis de côté les piécettes, jugées peu utiles et trop coûteuses.
La France pourrait-elle les imiter ?

Va-t-il bientôt falloir ranger les piécettes aux oubliettes ? Aux États-Unis, c’est bien possible. Le président américain Donald Trump a demandé dimanche 9 février à son secrétaire au Trésor d’arrêter la production du penny (centime de dollar). « Pendant bien trop longtemps, les États-Unis ont frappé des pièces d’un cent qui nous coûtent littéralement plus de deux cents (à produire). C’est du gaspillage ! », s’est emporté Donald Trump sur son réseau social Truth Social. « J’ai demandé au secrétaire au Trésor américain d’arrêter de produire de nouvelles pièces d’un cent. Éliminons le gaspillage du budget de notre grande nation, même si c’est un cent par un cent. »

L’idée pourrait-elle se propager jusqu’en France ? Elle a en tout cas déjà été sur la table sur le Vieux Continent. Plusieurs pays ont même sauté le pas ces dernières années. Dès 2002, la Finlande a été pionnière en renonçant à faire circuler les pièces d’un et deux centimes d’euro. La Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande et l’Italie ont suivi quelques années plus tard, même s’il est toujours possible d’y utiliser ces piécettes. Pour y parvenir, les commerçants ont été sommés d’arrondir leurs additions aux cinq centimes les plus proches pour les paiements en espèce. Ce qui peut provoquer une hausse des prix.

Une consultation en 2020… pour rien

La France, elle, n’a jamais suivi ce chemin. Dès 2002, alors que le débat était lancé, le gouvernement s’y opposait. « Un centime d’euro vaut six centimes de franc », rétorquait le ministre des Finances de l’époque, Laurent Fabius. Les arguments ne manquent pourtant pas : encombrantes pour certains qui peinent à les utiliser, ces pièces sont aussi coûteuses à produire. Reste que l’Hexagone pourrait, un jour, être contraint de les abandonner. Car la décision finale revient à la Banque centrale européenne. En 2019, elle a ainsi mis fin à la production des billets de 500 euros (même si leur utilisation est toujours autorisée).

Un sort comparable attend-il les pièces d’un et deux centimes ? En septembre 2020, la Commission européenne a lancé une consultation publique sur le sujet. « Cette évaluation examinera s’il convient d’introduire une règle visant à arrondir les paiements en espèces aux cinq centimes les plus proches », expliquait-elle (nouvelle fenêtre). « Cela pourrait conduire à la suppression progressive des pièces d’un et deux centimes. »

Le verdict final attendu en 2022… n’a finalement jamais vu le jour. Il faut dire que le contexte n’a pas aidé à prendre telle décision. L’Europe était alors frappée de plein fouet par l’inflation provoquée par la reprise post-Covid ainsi que le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le marché de l’énergie. La suppression des piécettes risquant d’augmenter encore les prix de quelques centimes, celles-ci sont toujours produites par les États membres le souhaitant. Pour le plus grand bonheur des associations, dont certaines demeurent dépendantes de ces micro-dons…


I.N

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