OpenAI espère, à partir de 2026, disposer de sa première puce maison. L’information, rapportée par le Financial Times le 5 septembre, n’a pas fait les gros titres mais elle illustre une tendance. La start-up d’intelligence artificielle (IA) s’est lancée dans la conception d’un processeur destiné à réaliser une partie des énormes calculs informatiques nécessaires pour répondre aux requêtes des utilisateurs de son célèbre assistant ChatGPT et pour entraîner ses futurs modèles d’IA. OpenAI a pour cela constitué une équipe de 40 personnes et s’est appuyé sur un partenaire, Broadcom. Ce spécialiste des semi-conducteurs a vu son titre bondir en Bourse de 9 % à cette annonce, que l’entreprise de Sam Altman ne commente pas officiellement.
Pourquoi une entreprise de logiciels cherche-t-elle à faire produire ses propres puces ? Le cas d’OpenAI est en fait loin d’être isolé : la plupart des géants de la tech actifs dans l’IA, de Google à Amazon en passant par Meta ou Microsoft, ont commencé à concevoir des processeurs. « Depuis le début de l’essor de l’IA, les grands acteurs achètent des puces à Nvidia. Mais ils se disent aujourd’hui qu’il doit y avoir une alternative à la situation actuelle où ils versent des milliards à cette entreprise dont les marges sont très conséquentes », décrypte Sébastien Sztabowicz, analyste chez Kepler Cheuvreux.
En effet, Nvidia, leader incontesté des processeurs dévolus à l’IA (appelés « GPU »), affiche plus de 70 % de marge brute. Et l’entreprise est devenue en juillet la première à passer la barre des 4 000 milliards de dollars (3 380 milliards d’euros) de capitalisation boursière… A lui seul, l’achat de ses puces devrait représenter 28 % des 350 milliards de dollars que Google, Amazon, Meta, Microsoft et Oracle comptent dépenser en 2025 pour construire des data centers et des infrastructures, a calculé en juillet la banque Goldman Sachs. Pour réduire leur « dépendance » à Nvidia, explique M. Sztabowicz, ces géants de l’IA et de l’hébergement dans le cloud conçoivent donc des puces, souvent spécialisées pour certains usages (appelées ASICs), et ils s’appuient sur des partenaires du secteur des semi-conducteurs comme Broadcom, MediaTek ou Marvell.
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