- Le sommeil traditionnel, dit monophasique, se compose généralement d’une nuit de six à huit heures de repos.
- Certains se laissent tenter par le sommeil polyphasique, qui découpe le repos en plusieurs phases réparties tout au long de la journée.
- Booster de concentration et de productivité ou fausse bonne idée, on fait le point.
Dormir une longue nuit de sommeil ou privilégier les micro-siestes ? Alors qu’un Français sur cinq souffre d’insomnie selon Santé Publique France, la question du rythme du sommeil interroge. Certains travailleurs se voient imposer un repos morcelé, alors que d’autres choisissent de l’expérimenter. Sommeil monophasique ou polyphasique, lequel faut-il privilégier ? On vous explique.
Comment fonctionne le sommeil ?
Une nuit de sommeil classique, monophasique, c’est-à-dire en une seule phase, consiste à dormir entre six et huit heures d’affilée, durant laquelle le dormeur alterne entre sommeil lent, lorsque le cerveau et le corps ralentissent, et sommeil paradoxal, période où l’on rêve. Au contraire, le sommeil polyphasique consiste lui à dormir en plusieurs phases, réparties tout au long de la journée. Idéalement, ces phases de repos sont fixes, toujours aux mêmes horaires, et les siestes ne dépassent pas 20-30 minutes.
Il existe plusieurs organisations de sommeil polyphasique : Siesta, Everyman, Uberman, Dymaxion, qui correspondent à des temps de repos différents. Le Siesta, la méthode la plus facile à mettre en place, consiste à dormir une nuit de six heures et faire une sieste de 20 minutes en journée. L’Everyman, lui, s’organise en une nuit de trois heures et trois siestes de 20 minutes, soit quatre heures de sommeil au total sur 24 heures.
Pour les défenseurs du sommeil polyphasique, il serait une solution miracle pour augmenter la productivité et la concentration et permettrait de moins dormir, mais mieux en maximisant la phase paradoxale du sommeil, permettant une meilleure récupération mentale. Toutefois, ces avis sont le plus souvent basés sur des retours d’expériences personnelles et non des expériences scientifiques.
Une fausse bonne idée ?
« Nous n’avons trouvé aucune preuve des bénéfices liés aux horaires de sommeil polyphasique »
, assure ainsi la National Sleep Foundation, organisation américaine experte sur le sujet, dans son rapport « Impact négatif des cycles de sommeil polyphasiques chez l’homme »
publié en juin 2021. « Sur la base des données actuelles, il est généralement admis que les horaires de sommeil polyphasique, et le manque de sommeil inhérent à ces horaires, sont associés à divers effets néfastes sur la santé physique, mentale et la performance »
, ajoute-t-elle, déconseillant d’adopter ce genre de rythme.
Car les effets du manque de sommeil sont, eux, bien connus. Durant le repos, le corps régule son système immunitaire et récupère en profondeur, et cela pas uniquement durant la phase paradoxale. Le manque de sommeil peut entraîner la perturbation du rythme biologique interne, une irritabilité, l’augmentation du risque de diabète ou encore la diminution des capacités cognitives.
Comment bien dormir ?
« Le sommeil polyphasique n’est pas aussi réparateur qu’une nuit de sommeil complète car la proportion de sommeil lent et de sommeil paradoxal n’est pas la même dans tous les cycles de sommeil »
, précise ainsi le Dr Rey. En plus des effets néfastes, le rythme est difficile à tenir sur de longues périodes et demande beaucoup d’adaptation pour passer du sommeil monophasique au polyphasique.
Le maître mot pour bien dormir est donc d’écouter son corps, son rythme et ses besoins. L’Institut national du sommeil et de la vigilance conseille aussi de maintenir des horaires de lever et coucher réguliers, de s’exposer à la lumière du jour pour réguler son horloge biologique ainsi que de se coucher dès les premiers signaux de sommeil.