- Dans la rue, à l’arrêt de bus ou au bureau, il est fréquent de voir des personnes marcher lorsqu’elles sont au téléphone.
- Un comportement quasi instinctif qui reflète le lien indissociable entre le corps et l’esprit.
- Bouger est aussi un moyen de mieux se connecter avec son interlocuteur, à l’autre bout du fil.
C’est une habitude que nous sommes nombreux à avoir : faire les cent pas lorsque l’on est en pleine conversation téléphonique. Comme un réflexe bien ancré en nous, nous nous mettons en mouvement pour mieux accompagner notre parole, que ce soit à la maison, au bureau ou même à l’extérieur. D’où vient cette habitude de bouger lorsque l’on passe un coup de fil ? Ce comportement presque instinctif est lié à nos émotions et au lien qui unit notre cerveau à notre corps. On vous explique.
Un moyen de se connecter à l’autre ?
Lors d’une conversation en face à face, la connexion passe certes par la parole, mais aussi par le langage corporel. Nous faisons passer des informations et des émotions à travers nos gestes, notre regard ou nos mimiques (parfois incontrôlées). Or, lors d’une conversation téléphonique, ces signaux disparaissent. Seuls les mots et l’intonation de la voix traduisent notre pensée. Le fait de marcher lorsque l’on est au téléphone serait donc un moyen de compenser ce manque et de tenter de se connecter davantage à la personne au bout du fil. « Le cerveau traduit nos réponses émotionnelles en mouvements physiques quand un sentiment de manque se crée. Faire les cent pas ou effectuer d’autres gestes physiques pendant que vous parlez au téléphone est donc une réponse physiologique quelque peu involontaire »
, selon le mensuel américain Inc Magazine.
Ainsi, faire les cent pas au téléphone est une façon métaphorique d’accentuer une sensation de rapprochement avec son interlocuteur. « Pour moi, c’est une manière ‘distancielle’ d’aller vers l’autre, dans des communications essentiellement affectives »
, a par ailleurs expliqué Jean-Pierre Veyrat, expert en analyse du comportement, au magazine Marie-Claire.
Bouger pour mieux réfléchir
Qui plus est, en bougeant, nous boostons notre manière de penser. C’est le principe de la cognition incarnée, selon laquelle l’esprit est indissociable du corps et de ses interactions avec l’environnement. Selon Santé Magazine
, « en marchant, nos cinq sens sont mis en éveil. Cette stimulation sensorielle ouvre la palette des émotions, permet de mieux ressentir ce qui vient à nous »
.
Par ailleurs, lorsqu’il est en mouvement, le corps diminue la charge mentale. De cette façon, le cerveau est plus à même de formuler des pensées claires. Ainsi, si vous avez la bougeotte quand vous téléphonez, vous renforcez votre créativité et vous multipliez vos chances de faire fructifier de nouvelles idées.
À chaque appel son type de mouvement
Se mettre en mouvement lorsque l’on est au téléphone est un réflexe naturel, mais selon votre interlocuteur et la teneur de la conversation, vos mouvements ne seront pas forcément les mêmes. En effet, vous bougerez différemment si vous êtes en ligne avec votre conjoint, votre banquier ou votre patron. En pleine réflexion, vous aurez tendance à faire des allers-retours dans l’espace pour mieux analyser la situation. En cas de stress, vous vous sentirez obligé de bouger dans tous les sens pour mieux gérer vos émotions. Reste que dans tous les cas, marcher ou bouger est un moyen d’évacuer une surcharge cognitive face à un trop-plein d’informations.
Quid des appels statiques ? « Lorsque l’on téléphone pour des sujets dits sérieux où il s’agit d’expliquer, d’exprimer un désaccord, la personne reste campée sur place, comme soucieuse de bien se faire comprendre »
, selon Jean-Pierre Veyrat. Dans ce cas, l’immobilité est source d’attention et de concentration.