Au lendemain de l’impressionnante sortie de route d’un bus scolaire près de Lyon qui n’avait fait que des blessés, une élève est morte jeudi dans un accident de car.
En 2024, les transports collectifs d’enfants ont été impliqués dans 135 accidents.
Les contrôles des conducteurs de car sont-ils suffisants en France ?
Suivez la couverture complète
Le 20H
La consommation de drogue est-elle en cause dans le terrible accident de car scolaire qui a coûté la vie à une élève, jeudi en Eure-et-Loire ? Un premier test salivaire, positif aux stupéfiants, doit être confirmé par un test sanguin. Le drame relance toutefois la question du contrôle des chauffeurs, alors que 135 accidents de cars scolaires ont été déplorés en 2024, un chiffre qui augmente d’année en année.
Stupéfiants : aucun contrôle obligatoire
Cela peut paraître étonnant : les conducteurs de cars n’ont aucune obligation de se conformer à des contrôles de stupéfiants. C’est à leur entreprise de les soumettre, ou non, à un test salivaire… et uniquement s’ils sont consentants. Les parents dont l’enfant utilise un car tous les jours pour aller à l’école n’ont aucune assurance que la personne qui conduit n’est pas sous stupéfiants : « On est quand même avec des conducteurs qui sont professionnels, donc il y a beaucoup de sensibilisations qui sont faites. Mais non, il n’y a pas de contrôle obligatoire aujourd’hui », confirme Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs. Le ministre des Transports a annoncé ce jeudi vouloir intensifier les contrôles sur les stupéfiants.
Qu’en est-il des substances autorisées, médicaments ou alcool ?
Pour l’alcool, absolument tous les cars en France sont équipés d’un éthylotest antidémarrage. « Je souffle, analyse, test OK et là je peux démarrer. Au-delà de 0,1 milligramme par litre d’air, le car ne démarre pas. Ce n’est pas une fois pour la journée, c’est à chaque fois que vous avez une coupure moteur de plus de 30 minutes », nous montre Pierre-Marie Bernard, conducteur d’autocar, dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article.
En revanche, si un conducteur prend un médicament qui rend la conduite dangereuse ou même qu’il l’interdit, aucun contrôle n’est effectué. C’est à l’employé de suivre les recommandations de son médecin.
Comment est surveillée la santé du conducteur ?
D’abord, une visite médicale est obligatoire tous les cinq ans pour renouveler son permis de conduire. Chaque car est aussi équipé d’une sorte de boîte noire qui enregistre tout : les temps de conduite, de pause, la vitesse. Elle peut être contrôlée à tout moment par les forces de l’ordre. « C’est comme ça qu’ils voient si on est dans la légalité ou pas », note Pierre-Marie Bernard. Par exemple, les chauffeurs ne peuvent pas conduire plus de 4h30 sans faire une pause de 45 minutes. Ils doivent aussi se mettre à niveau tous les cinq ans sur les règles de conduite.