Une camionnette de livraison de Royal Mail, devant le centre de tri de Mount Pleasant, à Londres, le 26 août 2025.

Quatre-vingt-six opérateurs ont suspendu entièrement ou partiellement leurs services postaux avec les Etats-Unis, conduisant à une chute de plus de 81 % du trafic postal vers ce pays, entre le vendredi 29 août et le vendredi précédent. Cela fait suite à l’imposition de nouveaux droits de douane par Washington, a annoncé l’Union postale universelle (UPU), vendredi 5 septembre. Parmi ces entreprises figurent notamment La Poste française, la Deutsche Post allemande ou le service postal britannique, Royal Mail.

L’UPU, agence postale de l’Organisation des Nations unies qui fixe les règles des échanges postaux internationaux et formule des recommandations pour améliorer les services, travaille au « développement rapide d’une nouvelle solution technique qui permettra de relancer l’acheminement du courrier vers les Etats-Unis », assure son directeur général, Masahiko Metoki, dans un communiqué.

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Par décret du 30 juillet dernier, l’administration américaine a décidé, avec effet au 29 août, de supprimer l’exemption de droits de douane qui bénéficiait jusqu’alors aux petits colis postaux (les envois de marchandises d’une valeur égale ou inférieure à 800 dollars, soit 686 euros). Ces colis sont depuis lors soumis aux mêmes taux de droits de douane que ceux appliqués aux autres importations en provenance des pays d’origine. Soit, par exemple, 15 % pour les pays de l’Union européenne ou 50 % pour l’Inde. Seuls les envois entre particuliers d’une valeur de moins de 100 dollars (86 euros) restent exemptés de droits.

Cette décision avait suscité une vague d’annonces de la part de services postaux, de plusieurs pays, de suspendre les envois de colis à destination des Etats-Unis. Outre la brièveté du délai de mise en œuvre de la décision, le problème réside surtout dans le fait que le décret oblige « les transporteurs et autres parties autorisées à percevoir à l’avance, auprès des expéditeurs, les droits de douane et à en transférer les montants consolidés au Bureau des douanes et de la protection des frontières des Etats-Unis », avait expliqué l’UPU fin août.

Le président américain, Donald Trump, avait justifié cette décision par une volonté de « mettre fin à une faille catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter des droits de douane et envoyer des opioïdes synthétiques ainsi que d’autres produits dangereux ». Dans un premier temps, la décision américaine, prise début 2025, visait seulement la Chine et Hongkong, dans le cadre de l’offensive de l’administration Trump contre les géants du commerce en ligne Shein et Temu. Elle a été généralisée à tous les pays pour en assurer l’efficacité.

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Le Monde avec AFP

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