Des partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro protestent contre son procès devant la Cour suprême, dans lequel il est accusé d’avoir participé à une tentative de coup d’Etat en 2022, à Sao Paulo, dimanche 29 juin 2025.

Le président américain, Donald Trump, a annoncé, mercredi 8 juillet, dans une lettre adressée à son homologue brésilien, Lula, son intention d’imposer 50 % de droits de douane additionnels sur les produits brésiliens en représailles aux poursuites lancées contre Jair Bolsonaro. L’ancien président brésilien d’extrême droite est actuellement jugé pour une tentative de coup d’Etat. Le réal brésilien a plongé de plus de 2 % face au dollar mercredi, après que la lettre du président américain a été rendue publique.

« La manière dont le Brésil a traité l’ancien président Bolsonaro (…) est une honte internationale », a écrit M. Trump dans son courrier, cité par l’Agence France-Presse, estimant que les poursuites contre l’ex-dirigeant brésilien d’extrême droite sont « une chasse aux sorcières [qui] doit cesser immédiatement ».

Le président américain accuse également le Brésil d’« attaques insidieuses contre les élections libres et la liberté d’expression fondamentale des Américains », citant notamment les tentatives de la Cour suprême brésilienne de réguler les réseaux sociaux et la désinformation sur les plateformes.

« A compter du 1er août, nous appliquerons 50 % de droits de douane sur tout produit brésilien entrant aux Etats-Unis, en plus des droits de douane sectoriels. Les produits qui transiteront par un autre pays pour éviter cette surtaxe se verront appliquer des droits de douane plus élevés », a ajouté M. Trump. Le courrier prévient également que toute mesure de représailles entraînera « une hausse » additionnelle de la surtaxe américaine du même montant.

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Le Brésil n’acceptera pas « d’interférence », prévient Lula

Lundi déjà, M. Trump avait appelé sur les réseaux sociaux les autorités du Brésil à « laisser tranquille » M. Bolsonaro, fustigeant une « chasse aux sorcières » contre l’ancien chef d’Etat (2019-2022). Ces propos, repris par l’ambassade américaine à Brasilia, avaient entraîné la convocation du chargé d’affaires américain par le ministère des affaires étrangères brésilien. « La persécution politique contre lui, sa famille et ses soutiens est honteuse et porte atteinte aux traditions démocratiques du Brésil », ajoutait le texte diffusé par l’ambassade. Le président Lula, 79 ans, avait répliqué que le Brésil n’acceptait pas « d’interférence ou de tutelle de qui que ce soit ».

Le parquet brésilien accuse M. Bolsonaro, 70 ans, d’avoir été le « leader d’une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l’élection présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le leader de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

L’ancien dirigeant d’extrême droite encourt une peine pouvant aller jusqu’à quarante ans de prison s’il est condamné lors de son procès face à la Cour suprême, qui pourrait s’achever dans les prochains mois.

Un affrontement qui se poursuit donc désormais sur le terrain commercial. Lundi, le président américain avait menacé de droits de douane supplémentaires « tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics », groupe de pays émergents actuellement présidé par le Brésil. Lors d’un sommet à Rio de Janeiro dimanche, le bloc avait critiqué la guerre commerciale menée par le locataire de la Maison Blanche à coups de surtaxes douanières.

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Le Monde avec AFP

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