Les chiffres de la Bourse de New York (NYSE) lors d’une intervention de Donald Trump, à New York City, New York, Etats-Unis, le 11 mars 2020.

Donald Trump précise, mardi 8 juillet, ses nouvelles menaces sur les droits de douane. Le président américain a affirmé qu’il envisageait d’imposer une surtaxe de 200 % sur les produits pharmaceutiques importés aux Etats-Unis et de 50 % sur le cuivre, dans le dessein de voir s’installer des usines sur le sol américain.

« Nous annoncerons bientôt quelque chose sur les produits pharmaceutiques. Nous donnerons aux gens un an, un an et demi, pour venir ici et après cela ils auront des droits de douane », a déclaré le président des Etats-Unis en conseil des ministres. Il a ajouté que cela pourrait atteindre « quelque chose comme 200 % ».

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, affirmé qu’il envisageait de mettre en place une surtaxe de 50 % sur le cuivre importé. « Je pense que le droit de douane sur le cuivre, on le mettra à 50 % », a-t-il dit en répondant à des questions de journalistes. Dans la foulée, le cours de ce métal s’est envolé de plus de 10 % à New York, dépassant son sommet historique.

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Le cuivre et les produits pharmaceutiques font partie des secteurs que Donald Trump avait menacés d’une surtaxe, au même titre que les semi-conducteurs ou le bois de construction.

Un axe central de sa politique économique

Depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique : levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale, ou encore source de nouvelles recettes publiques. Il a déjà instauré des droits de douane spécifiques pour certains secteurs (50 % sur l’acier et l’aluminium, 25 % sur l’automobile) et une surtaxe plancher de 10 % sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.

Il compte relever cette surtaxe à compter du 1er août pour pénaliser encore plus les exportations de dizaines de pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis. « Il n’y aura pas de changement de date » et « aucun délai ne sera accordé », a assuré mardi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Il a commencé lundi à envoyer des lettres à des partenaires commerciaux des Etats-Unis, principalement en Asie, pour annoncer le sort qui leur sera réservé. Quatorze pays connaissent ainsi le montant de la surtaxe qu’il leur a concoctée : de + 25 % (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à + 40 % (Laos et Birmanie) en passant par + 36 % (Cambodge et Thaïlande).

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Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30 %. Son président, Cyril Ramaphosa, a fait savoir mardi dans un communiqué qu’il allait « poursuivre les efforts diplomatiques » avec Washington. Il s’inquiète notamment des répercussions sur la production locale d’agrumes.

Sanctions en cas de riposte

D’autres lettres seront envoyées « aujourd’hui, demain, et dans les prochains jours », a prévenu Donald Trump sur Truth Social. Il a ensuite déclaré, lors du conseil des ministres, que l’Union européenne (UE) recevrait sa lettre « probablement d’ici deux jours ». Selon lui, le bloc de 27 pays européens se comporte « très gentiment » ces derniers temps.

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La date de début de collecte initialement prévue pour les surtaxes individualisées était le 9 juillet, mais Donald Trump a signé lundi un décret pour la reporter au 1er août. Il avait dans la foulée laissé planer un doute sur la réalité de cette nouvelle échéance : « Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100 % », avait-il dit à la presse. Mardi il a affirmé que son intention avait toujours été de collecter à compter du 1er août ces droits de douane punitifs sur les produits en provenance des pays exportant plus vers les Etats-Unis que l’inverse.

Dans ses lettres, Donald Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur. Le Cambodge a estimé mardi que le fait que la surtaxe le visant ait baissé depuis avril (passant de 49 % à 36 %) constituait une « grande victoire » même s’il espère la réduire davantage.

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Le Monde avec AFP

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