Depuis son premier mandat (2017-2021), Donald Trump a fait du déficit des Etats-Unis une obsession politique et économique. Convaincu que le déséquilibre de la balance commerciale affaiblissait l’économie de son pays, il a souvent accusé ses partenaires, notamment l’Union européenne (UE), de profiter indûment du marché américain pour écouler leurs exportations, sans pour autant ouvrir leurs propres marchés aux biens produits outre-Atlantique.
Dans ce contexte, l’accord scellé, dimanche 27 juillet, à Turnberry (Ecosse) avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, peut être considéré comme une véritable « victoire politique » pour le dirigeant républicain. Celui-ci a d’ailleurs qualifié l’arrangement de « plus grand “deal” jamais passé ». L’accord prévoit, entre autres mesures, l’imposition de 15 % de droits de douane sur la plupart des produits européens ainsi que des investissements de l’Union sur le sol américain. Un moyen de « mettre fin au déséquilibre commercial de longue date entre l’Europe et les Etats-Unis », selon Washington.
Le déficit de « 350 milliards de dollars » (304 milliards d’euros) avancé par le président américain semble une estimation très approximative, comme l’a souligné le New York Times : il s’élève en réalité à 57 milliards de dollars, d’après Eurostat, un montant relativement faible quand on le compare au déficit global des Etats-Unis qui est, lui, de 892 milliards de dollars. La réalité des échanges entre l’Europe et les Etats-Unis se révèle plus complexe que celle présentée par l’administration américaine.
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