Dans le siècle minier qui s’ouvre, les ressources africaines aiguisent les appétits du monde entier, pour le meilleur et pour le pire. La conquête de vastes territoires du Nord-Kivu, une province de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qui a abouti à la prise de Goma, fin janvier, par la rébellion du Mouvement du 23 mars, dit « M23 », soutenue par le Rwanda, coïncide avec la présence de vastes ressources dans son sous-sol. Plus de 15 % de l’approvisionnement mondial en tantale, un métal rare extrait du coltan et utilisé dans la plupart des produits électroniques, provient de cette région. Une extraction qui rapporterait au moins 300 000 dollars (288 000 euros) par mois aux rebelles du M23, selon les estimations de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), et alimenterait ainsi l’insurrection.

A 2 000 kilomètres de là, en Zambie, un Etat stable situé aux confins de l’Afrique centrale et australe, la richesse du sous-sol est plutôt vécue comme une aubaine. « Est-ce que nous nous sentons courtisés ? A 100 % ! », dit en plaisantant Jito Kayumba, conseiller économique du président Hakainde Hichilema. Le pays, qui partage avec la RDC le même bassin géologique appelé « ceinture centrafricaine du cuivre », produit du métal rouge depuis toujours. Et ce dernier attise de plus en plus de convoitises : excellent conducteur d’électricité, il est incontournable à la fois dans la transition énergétique et dans la numérisation des économies, du simple câble aux batteries les plus complexes.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une hausse de la demande mondiale en cuivre de 40 % dans les quinze années à venir, portée à un tiers par la voiture électrique. Chacune en contient de 80 kilos à 100 kilos, contre 20 kilos pour un véhicule thermique.

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