Etudes, publicités à la télévision et dans le métro parisien… C’est à se demander si le laboratoire Novo Nordisk avait vraiment besoin, au début du mois de juillet, de vanter autant l’utilité de ses traitements contre l’obésité : sur les réseaux sociaux, les internautes français sont déjà surexposés aux médicaments conçus par le géant pharmaceutique danois pour faire perdre du poids.
Prescrits sous la forme d’injections, ils s’appellent Saxenda et Wegovy. Avec le Mounjaro, du laboratoire rival américain Lilly, ils font partie de la famille des substances médicamenteuses aGLP-1. Et, depuis que les deux derniers ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché français, à la fin de 2024, les hashtags à leur nom sont en ébullition. Ainsi, TikTok regorge de vidéos réalisées par des amateurs documentant leurs parcours de soins avec ces traitements, assorties de mots-dièses comme #pertedepoids ou #avantapres. Face à la caméra, d’aucuns évoquent les kilos perdus, dispensent des conseils, expriment leurs craintes quant aux effets secondaires…
En juin, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait évoluer les conditions de prescription de ces trois aGLP-1. Jusqu’alors, seuls les spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition pouvaient effectuer une première prescription. A présent, tout médecin généraliste peut les recommander à sa patientèle.
Souhaitée de longue date par les groupes pharmaceutiques, cette décision a été prise dans l’attente d’un « plan obésité » devant être révélé à la rentrée par le ministre chargé de la santé, Yannick Neuder. Pour l’heure, elle a surtout accéléré, sur Internet, la prolifération de contenus sponsorisés, parfois problématiques, voire illégaux, loin des mots d’ordre de partage et de vigilance initiaux.
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