L’irruption de la DZ Mafia sur la scène criminelle des Bouches-du-Rhône n’a pas fait disparaître la pègre corse de Marseille. Si les malfrats insulaires y sont moins dominants qu’avant, ils disposent néanmoins, selon les enquêteurs, de « points de contact » avec les chefs du narco-banditisme. C’est l’une des leçons tirées des affaires traitées par la justice marseillaise sur le narco-banditisme régional.

L’ombre du milieu corse dans les affaires de la DZ Mafia est apparue en marge de plusieurs dossiers, dont celui ayant conduit à l’arrestation, le 2 décembre, d’une vingtaine de personnes à la suite du mitraillage, le 26 août, du véhicule utilisé par le rappeur SCH et son équipe. De source proche de l’enquête et comme l’a indiqué Le Parisien, le possible commanditaire de ce mitraillage, Gabriel O., surnommé « Gaby », qui serait chargé de la branche extorsion de la DZ, a démenti ces accusations au cours de sa garde à vue. Détenu à la prison des Baumettes, à Marseille, il est déjà mis examen dans deux affaires d’assassinats.

Ces interpellations ont, en grande partie, été réalisées grâce aux éléments découverts dans une autre affaire d’extorsion mêlant une vingtaine de suspects, dont le même « Gaby » et Yassine Akhazzane, pilier du « milieu maghrébin et gitan » au sein de la mafia corse. Vivant dans la région de Propriano (Corse-du-Sud), ce dernier a été mis en examen, en novembre, dans ce dossier, comme l’a indiqué Corse-Matin, pour le racket d’établissements de nuit.

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Selon nos informations, Yassine Akhazzane aurait agi de sa cellule du centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet, après avoir noué des liens solides avec la DZ Mafia. Il aurait, notamment, fait office de « booker », chargé de placer des artistes auprès des patrons de discothèques de la région, essentiellement des rappeurs. Il se chargeait de contacter les établissements pour des « showcases », de courtes apparitions qui devaient néanmoins davantage, selon la justice, à la peur de mesures de rétorsion qu’à la promotion artistique. Le soir du mitraillage de son van, SCH, qui dit avoir refusé de céder aux menaces, avait participé à un « showcase » à La Dune, un établissement de La Grande-Motte (Hérault).

« Soutien logistique »

Yassine Akhazzane, qui a nié les faits, illustrerait, selon les enquêteurs, les liens noués par les Corses avec la DZ Mafia. Il semble agir comme prestataire de service. Une alliance, sous forme d’association, née au gré de séjours en prison, notamment au Pontet, aux côtés de cadres de la DZ et de piliers du narco-banditisme régional tels que Pascal Gomez-Galeote, surnommé « Doli », un des chefs présumé de « l’équipe de Marignane ». Ce dernier a été condamné, le 17 octobre, à cinq ans de prison pour l’achat d’informations confidentielles à un policier de la direction générale de la sécurité intérieure.

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