
Dans une vidéo sur sa page Facebook officielle, le principal opposant camerounais, Maurice Kamto, recalé pour l’élection présidentielle du 12 octobre, a dénoncé, jeudi 7 août, des manœuvres du régime de Paul Biya, au pouvoir depuis quarante-trois ans, qui ont mené à un « rejet arbitraire » de sa candidature. « La décision de m’écarter de l’élection présidentielle de 2025 a été prise de longue date par le régime », a réagi le candidat refoulé du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) dans une vidéo intitulée « Déclaration au sujet du rejet arbitraire de ma candidature à l’élection présidentielle ».
Mardi, la Cour constitutionnelle a définitivement rejeté le recours de Maurice Kamto contre la décision d’Elections Cameroon (Elecam), qui n’avait pas retenu sa candidature au cours d’une première sélection, fin juillet, en raison du dépôt par un autre candidat d’un dossier sous la même étiquette du Manidem. « Le régime en place s’est empressé de fabriquer un nouveau président du Manidem ainsi que son dossier de candidature pour créer artificiellement ce qu’on a appelé “pluralité d’investitures” », a accusé M. Kamto dans son discours.
Ancien président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), avec lequel il était arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2018, Maurice Kamto avait démissionné fin juin de son parti et choisi de se présenter avec le Manidem. En vertu du code électoral, seuls les partis disposant d’élus au Parlement ou dans les conseils municipaux peuvent participer à la présidentielle. Or le MRC a boycotté les dernières élections législatives et municipales en 2020.
Maurice Kamto accuse également le pouvoir d’avoir reporté les législatives et les municipales initialement prévues en février 2025 « afin d’empêcher le MRC d’avoir des élus et de pouvoir présenter son candidat à l’élection présidentielle d’octobre ». Il n’a pour le moment pas donné de consigne de vote, assurant que « la lutte continue ». L’opposition camerounaise, historiquement divisée, peine une nouvelle fois à s’unir. Samedi, un collectif de représentants de plusieurs partis a diffusé un communiqué dans lequel ils se sont engagés à choisir « un candidat consensuel autour d’un programme commun », sans qu’aucun nom ne soit encore avancé.