Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes et de Place publique aux élections européennes, à 
Strasbourg, le 24 avril 2024.

« Reprendre le drapeau européen » des mains d’Emmanuel Macron. Raphaël Glucksmann, tête de liste des socialistes et de Place publique aux élections européennes, en a fait son cheval de bataille. Alors, quand le président français a fait savoir qu’il délivrerait son grand discours sur l’Union à la Sorbonne jeudi 25 avril, l’eurodéputé a voulu faire du meeting qu’il avait prévu de tenir à Strasbourg, la veille au soir, un point d’orgue de sa campagne.

« J’avais écrit 50 pages », a-t-il lancé au bout de trois quarts d’heure à une salle qui, comble au début, avait commencé à se dégarnir. Finalement, après en avoir lu dix-neuf, sur un ton très professoral, il a abrégé son « discours fleuve », qui avait pour objectif de présenter son programme, pour repasser en mode meeting politique. « Je vais vous épargner » la suite, a-t-il poursuivi, « elle sera publiée ». L’intégralité de son texte sera disponible sur le site Le Grand Continent.

« Je viens vous parler de cette puissance européenne qui peut, qui doit, qui va naître du chaos actuel », a lancé Raphaël Glucksmann, grillant la politesse à Emmanuel Macron, qui doit, lui aussi, mettre « l’Europe puissance » au cœur son deuxième discours de la Sorbonne, jeudi. Tout au long de son intervention, qui a duré un peu plus d’une heure, il a vanté les mérites d’une Europe « souveraine », reprenant là aussi une thématique chère au président, qui avait irrigué son premier discours de la Sorbonne en 2017.

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« Il y avait de très bonnes idées dans le [premier] discours de la Sorbonne », a-t-il assumé, et notamment cette nécessité d’une autonomie stratégique de l’Europe. Mais, dès lors qu’il avait plaidé en août 2019 pour un rapprochement entre l’Union européenne (UE) et la Russie, juge Raphaël Glucksmann, Emmanuel Macron « a tué le discours de la Sorbonne ».

« Réarmer notre continent »

Sans doute l’essayiste de 44 ans, qui, mercredi soir, a cité les philosophes allemands Hegel et Hölderlin, s’attend-il à être une nouvelle fois séduit par la nouvelle intervention d’Emmanuel Macron dans le grand amphithéâtre de l’université parisienne. Mais il faut se souvenir de « l’ensemble [de ses] reculs et trahisons » depuis sept ans, a-t-il intimé à son auditoire. En écoutant le discours de jeudi, « il faut que nous ayons tous en tête cette phrase d’Hamlet : “Words, words, words” [“des mots, des mots, des mots”] », a-t-il insisté. Avant de conclure, un brin potache : « Nous ne sommes pas des poissons rouges ».

S’il n’a pas pris le temps d’égrainer toutes ses propositions, Raphaël Glucksmann en a quand même dévoilé plusieurs. L’aide militaire à l’Ukraine doit être une priorité, a-t-il martelé, alors que le président russe, Vladimir Poutine, mène une « croisade militaire, idéologique et politique contre nos démocraties » et qu’Emmanuel Macron « a raté » son « rendez-vous avec l’histoire du 24 février 2022 ».

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