Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, durant une visite au marché de Cambrai (Nord), le 6 avril 2024.

Jordan Bardella est tout de même mieux là. Sous le marché couvert de Cambrai (Nord), à demander au poissonnier d’où il vient, à faire une vidéo pour le jeune Noah qui se remet de son opération, à prendre des selfies et à déplorer une « barbarie nouvelle » qui se répand partout en France. Là plutôt que sur un plateau de télévision, sous la mitraille d’adversaires présentant ses votes sur la Russie, son travail introuvable au Parlement européen, ses alliés radicaux ou la valse-hésitation du Rassemblement national (RN) sur les institutions européennes.

Ce samedi 6 avril, Jordan Bardella enchaîne donc marché et meeting en terre conquise, avant de sécher le deuxième débat des élections européennes, prévu mercredi 10 avril sur France 24 et Radio France International (RFI).

Pour le premier, organisé au Parlement européen de Strasbourg par Public Sénat, il avait envoyé au front le député européen Thierry Mariani. Cette fois, Fabrice Leggeri, numéro trois de la liste Bardella et ancien patron de l’agence européenne de gardes-frontières, Frontex, prendra le feu à la place du chef. Le débat étant organisé à Bruxelles, au moment d’une session extraordinaire du Parlement européen, la contrainte d’agenda avancée dans un premier temps par son équipe de campagne s’est révélée peu convaincante.

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Le favori des sondages, réputé habile débatteur, a-t-il la frousse ? « Je n’ai pas peur, je vous rassure, certifie-t-il entre deux étals cambrésiens, excipant de son propre calendrier de campagne. Je n’obéis pas au coup de sifflet des journalistes. On décidera de quand on voudra débattre. (…) Notre stratégie est bonne et j’entends la poursuivre jusqu’au bout, mais ce ne sont pas les adversaires et les observateurs qui fixent l’agenda de ma campagne. » Un mois plus tôt, Jordan Bardella disait pourtant sa hâte d’entrer dans le fond des sujets européens et de confronter des visions diamétralement opposées : « Je souhaite que le débat électoral qui vient soit de haute qualité et de bonne tenue. L’Europe le mérite. »

Depuis qu’il a lancé sa campagne européenne, début mars, Jordan Bardella ne parle plus guère d’Europe ni de son programme : il profite des « grands oraux » d’organisations patronales pour poursuivre sa tentative de séduction des milieux économiques, toujours sceptiques ; et prend les vagues de l’actualité, dette et drames, pour attaquer le pouvoir macroniste. Il promet toutefois de participer à « huit ou neuf débats », dont plusieurs tête-à-tête, d’ici au 9 juin.

Un contexte général favorable au RN

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