Le premier ministre, Gabriel Attal, la tête de liste du camp présidentiel aux élections européennes, Valérie Hayer, le ministre des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et François Bayrou, président du MoDem, en meeting à la Maison de la Mutualité, à Paris, le 7 mai 2024.

Le meeting de la majorité approche de la fin, mardi 7 mai, quand la députée Renaissance des Hauts-de-Seine Maud Bregeon réclame « un tonnerre d’applaudissements » pour « quelqu’un dont on a tant besoin ». Depuis le premier rang, Gabriel Attal, sourire pincé, se hisse sur l’estrade de la Maison de la Mutualité, acclamé par la foule de militants agitant drapeaux français et européens. A quatre semaines des élections européennes du 9 juin, le premier ministre est attendu comme le messie par les macronistes en proie au doute.

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Voilà plus de deux mois que la députée européenne Valérie Hayer, tête de liste du camp présidentiel, enchaîne meetings, réunions publiques, porte-à-porte et marchés, sans parvenir à mobiliser. La liste Renaissance-MoDem-Horizons patine, talonnée par celle de Raphaël Glucksmann (Place publique-Parti socialiste), et distancée par celle de Jordan Bardella (Rassemblement national, RN). Le score du parti d’extrême droite promet, à en croire les sondages, d’avoisiner les 30 %. Un record.

Il est donc temps de voler au secours de Valérie Hayer. Emmanuel Macron a battu le rappel des troupes. L’opération « tous sur le pont » a été lancée. Les ministres doivent mener campagne et rappeler, comme l’a fait le chef de l’Etat depuis la Sorbonne le 25 avril, que « l’Europe peut mourir ». A la Mutualité, les intervenants défilent. « Il y a cinq ans, on a eu une belle campagne et on a eu un beau résultat. Cette année encore, on a une belle campagne et on aura un beau résultat », rêve l’eurodéputée Nathalie Loiseau, tête de liste en 2019, qui avait rattrapé une partie de son retard face au RN peu avant le jour J (22,4 % contre 23,3 % au RN).

« Ce moment où tout s’accélère »

Le secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, parle de la « guerre » qui est de retour, des « forces mauvaises » et d’une « démocratie en danger ». François Bayrou, président du MoDem, assure qu’il n’est pas là pour un meeting politique mais « pour faire l’histoire ». « Il nous reste un mois pour remonter la pente ! », lance l’ancien journaliste Bernard Guetta, numéro deux de la liste, tandis qu’Elisabeth Borne, l’ancienne première ministre qui occupe la dernière place, la « place d’honneur » sur cette liste, promet de se battre pour que cette élection ne soit pas « le troisième tour des législatives ou une précampagne des élections présidentielles », comme cherche à le faire Jordan Bardella.

Le temps s’étire, l’auditoire surveille sa montre. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a filé à l’anglaise quand enfin Gabriel Attal surgit. Ce 7 mai signe « un tournant » dans la campagne, « j’en ai l’intime conviction », assure le premier ministre. Accusé par ses détracteurs de s’être, jusqu’ici, tenu à distance de l’élection pour ne pas avoir à endosser une éventuelle défaite, Gabriel Attal laisse entendre qu’intervenir plus tôt aurait été un mauvais calcul, tant l’élection était loin des préoccupations des citoyens. « Les Français commencent à s’intéresser à ce que nous disons, aux projets que nous portons pour l’Europe », estime-t-il désormais. « Nous y sommes, à ce moment où tout se lance, où tout s’accélère, où tout va chaque jour un peu plus vite », clame-t-il.

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