L’ÖFP est arrivé en tête des élections législatives ce dimanche en Autriche.
À la tête du parti d’extrême droite, Herbert Kickl est connu pour ses positions radicales, anti-vax et pro-russes.
Il aime se faire appeler « Volkskanzler », le « Chancelier du peuple », titre qu’on attribuait à Adolf Hitler.

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Ce dimanche 29 septembre est un jour historique pour l’extrême droite autrichienne . Cinq ans après avoir connu la débâcle, l’extrême droite autrichienne a signé un succès aux législatives dimanche , mais sans garantie de pouvoir gouverner. Il a obtenu 28,8% des suffrages, soit un bond de près de 13 points par rapport au scrutin de 2019, selon le décompte de la quasi totalité des bulletins.

Le Parti de la Liberté (FPÖ) remporte ainsi les élections législatives, battant l’ÖVP de l’actuel Chancelier Karl Nehammer. Une grande victoire pour son leader Herbert Kickl (55 ans), qui a pris la tête du parti en 2021 après avoir été éphémère ministre de l’Intérieur entre 2017 et 2019 lors d’une coalition entre le FPÖ et les conservateurs. Héritier de Jörg Haider, dont il écrivait les discours, Kickl s’est imposé dans sa famille politique en assumant des positions très radicales, à l’opposée de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen avec le Rassemblement National en France. Reprenant des théories conspirationnistes pour capter les électorats antivax et climatosceptique, il a aussi su séduire la frange autrichienne la plus conservatrice. 

Sur l’immigration en particulier, clamant son ambition de vouloir faire de l’Autriche une « forteresse » et faisant sien le concept de « remigration« . Pas vraiment adepte des médias, il n’en demeure pas moins agressif, voire outrancier dans sa communication, qualifiant par exemple une élue écologiste de « dominatrice SM » ou l’actuel président autrichien de « momie sénile ».

Il se fait appeler le « Volkskanzler », comme Hitler

Kickl n’hésite pas non plus à prendre à son compte des références sombres de l’Histoire, se faisant notamment appeler le « Volkskanzler », soit le « Chancelier du peuple » en français, comme Adolf Hitler en son temps. 

Un style qui lui vaut le rejet de ses adversaires politiques comme le Chancelier Karl Nehammer, patron du parti conservateur ÖVP arrivé deuxième dimanche et qui, avant l’élection, avait ouvert la voie à une cohabitation avec le FPÖ tout en excluant catégoriquement de gouverner avec son chef de file.

Ses prises de positions controversées et la neutralité qu’il prône envers la Russie concernant la guerre en Ukraine n’ont pas empêché Herbert Kickl de remporter son pari. Ce dimanche, il a placé le FPÖ comme première force politique d’Autriche, après avoir relevé un parti laminé en 2019 par des affaires de corruption, ayant progressé de plus de dix points dans les urnes en trois ans et ayant gagné, déjà, les dernières élections européennes. Il devra désormais composer une coalition avec ceux qui accepteront de travailler avec lui.


Anthony TALLIEU

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