• Sanae Takaichi a été élue ce samedi 4 octobre cheffe du Parti Libéral-Démocrate (PLD) japonais au pouvoir.
  • Elle devrait prendre tout prochainement la tête du gouvernement, devenant la première femme à occuper ce poste.
  • Portrait de cette nationaliste radicale, admiratrice de Margaret Thatcher.

À 64 ans, Sanae Takaichi va très probablement prendre la tête du gouvernement japonais, après la démission de Shigeru Ishiba. Cette personnalité expérimentée, qui a déjà été ministre dans plusieurs gouvernements, vient d’être élue cheffe du Parti Libéral-Démocrate (PLD), ce samedi 4 octobre. Parti au pouvoir, le PLD a perdu cette année la majorité absolue aux deux chambres. Toutefois, l’opposition semble trop fragmentée pour empêcher Sanae Takaichi d’être élue Première ministre par le Parlement dans les prochains jours. Qui est-elle ?

Née en 1961, Sanae Takaichi a grandi dans une famille modeste à Nara. Après des études de politique et de management, elle a entamé une carrière de présentatrice à la télévision, avant de devenir professeure d’économie dans une université privée. 

Elle entre en politique en 1992, en se présentant à l’élection à la Chambre des conseillers dans sa circonscription natale en tant qu’indépendante, après avoir échoué à obtenir l’investiture du PLD. Défaite, elle remporte néanmoins des élections législatives l’année suivante et fait son entrée à la Diète, le Parlement du Japon. En 2006, Sanae Takaichi intègre le premier gouvernement de son mentor, le conservateur Shinzō Abe, avant d’enchaîner plusieurs fonctions ministérielles.

Ligne dure et conservatrice

Sanae Takaichi incarne une ligne dure au sein du PLD : dans un contexte de vieillissement de la population, elle a notamment adopté des positions fermes sur l’immigration et les touristes étrangers, estimant que le Japon devrait « reconsidérer les politiques qui permettent l’entrée de personnes ayant des cultures et des origines complètement différentes ». Elle a également exprimé sa vive inquiétude concernant la criminalité et l’influence économique des étrangers au Japon, appelant par exemple à un durcissement des règles relatives à l’achat de biens immobiliers.

Elle a axé son programme politique sur le renforcement de la défense nationale et de la sécurité économique. Elle a récemment déclaré qu’elle n’hésiterait pas à demander la renégociation des droits de douane avec les États-Unis si certaines parties de l’accord étaient « injustes ou préjudiciables » pour le Japon. Elle est aussi connue pour son attitude intransigeante envers la Chine. Ses positions économiques, favorables à un assouplissement monétaire agressif et à d’importantes dépenses budgétaires, font écho aux politiques controversées de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe.

Sanae Takaichi s’est également montrée proche du mouvement révisionniste et nationaliste Nippon Kaigi, prônant la fin de la repentance du Japon pour les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon AP, elle épouse une vision conservatrice de la société, s’opposant au mariage de personnes du même sexe, ou encore à la possibilité pour les femmes mariées de conserver leur nom de jeune fille. Elle défend enfin le maintien du privilège masculin à la succession du trône impérial japonais.

IM avec AFP

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