• Dans l’Aude, trois éoliennes flottantes viennent d’être installées.
  • Une nouveauté qui permet de les éloigner un peu plus du littoral et de moins abîmer les fonds marins.
  • Avec ces nouveaux projets, la France entend devenir l’un des leaders mondiaux de l’éolien flottant.

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Elles naviguent à la surface de l’eau, tractées prudemment par un bateau spécialement conçu pour ce genre d’opérations périlleuses. C’es-à-dire le remorquage d’une éolienne flottante au beau milieu de la mer Méditerranée. Avec une vitesse 4 km/h, il faudra à l’éolienne une journée entière pour rejoindre petit à petit deux autres déjà installés au large de Leucate dans l’Aude. Pour le moment, elles ne sont pas encore raccordées au réseau. Mais d’ici la fin de l’année, elles produiront l’équivalent de la consommation électrique annuelle d’une commune de 50.000 habitants. 

Ça nous permet de mettre les éoliennes plus loin du rivage. Donc déjà avoir un effet d’acceptabilité beaucoup plus important

Jérémy de Barbarin, directeur de projet chez EFGL

« Là, on est à 16, voire 20 km et les prochains projets seront encore plus loin. Et on est à 70, 80, 90 mètres de profondeur », explique Dominique Moniot, directeur du développement chez Ocean Winds Europe. Des profondeurs jusqu’ici inaccessibles à toutes les autres éoliennes en mer. Celles-ci ont une particularité. Elles ne seront pas plantées dans le sol, mais vont flotter avec de simples encres pour ne pas dériver. 

« Tout l’intérêt de ces éoliennes, c’est d’aller capter des vents de plus en plus forts. D’une part, par leur positionnement plus loin des côtes, en pleine mer, là où elles sont mieux exposées. Mais aussi par leur taille. 186 mètres de haut, c’est plus grand que trois Arc de Triomphe empilés les uns sur les autres. Mais le plus impressionnant se passe sous l’eau. Car ce sont près de 3.000 tonnes de métal qui reposent sur un système de flottaison. Une structure qui fonctionne comme une bouée géante », précise notre journaliste Thibault Petit.

10% de la production électrique avec de l’éolien flottant d’ici 2040

Ce flotteur, vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, quelques mois plus tôt en plein chantier d’assemblage à Port-la-Nouvelle, près de Narbonne. Toutes les pièces sont françaises. L’un des objectifs, c’est de rendre les éoliennes plus discrètes dans le paysage. « Ça nous permet de mettre les éoliennes plus loin du rivage. Donc déjà avoir un effet d’acceptabilité beaucoup plus important parce qu’elles sont moins visibles du rivage », explique Jérémy de Barbarin, directeur de projet chez EFGL. Il aura fallu trois mois aux ouvriers et aux techniciens pour assembler chaque éolienne comme un puzzle géant. Le port se prépare déjà à accueillir les futurs projets et s’agrandit. Sa surface a été multipliée par six en dix ans. 

RTE

En plus du parc éolien de Lecate, un deuxième doit être installé d’ici la fin de l’année vers Gruissan. À horizon 2031, ce sont trois autres projets qui doivent voir le jour avec cette fois-ci une quinzaine d’éoliennes chacun en Méditerranée et en Bretagne. Ils viendront s’ajouter au seul parc éolien flottant fonctionnel en France au large de Fos-sur-Mer. « L’ambition de la France est claire. C’est d’être à 10% de la production électrique française en 2040 avec de l’éolien flottant », affirme Sylvain Waserman, président de l’Ademe.

Mais ce genre de projet est loin de ravir les pêcheurs. À Fos-sur-Mer, les professionnels sont confrontés à une réduction de leur zone de pêche. « Pour trois éoliennes, on nous a enlevé un secteur de 8 km² de pêche où on était actifs dans cette zone tous les jours (…) Ce n’est pas forcément parce que la mer est grande qu’on puisse faire ce qu’on veut avec un chalut. Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a des zones où on peut passer, il y a des zones rocheuses, il y a des zones sableuses« , raconte Ange Natoli. 

Des zones plus difficiles d’accès, mais ces pêcheurs le reconnaissent. Les poissons sont toujours aussi nombreux autour des éoliennes. À ce jour, il n’existe dans le monde que quatre parcs de ce genre en Écosse, au Portugal et en Norvège. Avec ces nouveaux projets, la France entend devenir l’un des leaders mondiaux de l’éolien flottant.

La rédaction de TF1info | Reportage Thibault PETIT, Olivier STAMMBACH

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