Elon Musk a annoncé, vendredi 28 mars, que sa start-up d’intelligence artificielle (IA) générative, xAI, avait acquis X, son réseau social, « dans le cadre d’une transaction entièrement en actions ».
« Les avenirs de xAI et de X sont intimement liés », a-t-il assuré dans un message sur X. Selon Elon Musk, combiner les données, les modèles d’IA, les capacités informatiques et les ressources humaines des deux entreprises va permettre à la nouvelle entité de proposer des « services plus intelligents et plus rentables ». Il estime qu’associer « les capacités et l’expertise de xAI en matière d’IA avancée à la portée massive de X » va « libérer l’immense potentiel » de la société.
Plus de 600 millions d’utilisateurs se servent de X, a-t-il affirmé, sans donner de fréquence. Le patron de Tesla et SpaceX avait racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars (40, 5 milliards d’euros environ) et s’est servi du réseau social notamment pour faire campagne pour Donald Trump.
L’opération « valorise xAI à 80 milliards de dollars et X à 33 milliards de dollars (45 milliards moins 12 milliards de dollars de dettes) », a-t-il déclaré.
L’homme le plus riche au monde a conclu son message sur X vendredi en affirmant que la fusion de ses deux entreprises va permettre de « construire une plateforme qui ne se contente pas de refléter le monde, mais qui accélère activement le progrès humain ».
L’entrepreneur a fondé xAI en 2023, en réaction au succès de ChatGPT, le pionnier de l’IA générative lancé fin 2022 par OpenAI, une start-up qu’il avait contribué à fonder avant de couper les ponts avec les autres fondateurs. xAI a mis au point son propre chatbot, Grok, qui a l’avantage d’être alimenté par l’ensemble des conversations sur X. Il est censé donner des réponses moins « woke » et faire plus d’humour.
Croissance « alimentée par la peur »
Sur le réseau social Twitter, rebaptisé X, Elon Musk a autorisé les propos haineux et la désinformation au nom de la liberté d’expression, faisant fuir une partie des marques inquiètes du contexte dans lequel leurs messages apparaissent.
Selon le cabinet Emarketer, les annonceurs reviennent désormais sur X, qui devrait voir ses recettes publicitaires progresser cette année pour la première fois depuis 2021, autour de 17,5 % aux Etats-Unis.
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« Mais une partie de cette croissance est alimentée par la peur », a souligné l’analyste Jasmine Enberg, citée dans un communiqué mercredi. « De nombreux annonceurs considèrent les dépenses sur X comme un coût d’exploitation afin d’atténuer le risque potentiel de répercussions juridiques ou financières » s’ils n’achetaient pas d’espaces publicitaires sur le réseau social, a-t-elle détaillé.
Elon Musk est devenu l’un des soutiens financiers et politiques les plus importants de Donald Trump en quelques mois de campagne l’année dernière. De retour au pouvoir, le président américain lui a confié une commission à l’efficacité gouvernementale, qui licencie les fonctionnaires en grand nombre et démantèle des agences fédérales et ministères afin de tailler dans les dépenses publiques.
De nombreuses autres grandes entreprises, notamment dans les technologies, ont pris des mesures pour s’aligner avec le gouvernement, en supprimant les programmes de promotion de la diversité ou en assouplissant la modération des contenus dans la direction souhaitée par les républicains.
« Les contenus haineux et controversés qui ont fait fuir les annonceurs de X ne sont toujours pas acceptables, mais on a le sentiment qu’ils pourraient devenir inévitables », a commenté Jasmine Enberg.