Emmanuel Grégoire, candidat socialiste à la Mairie de Paris, répond aux journalistes, dans le 11ᵉ arrondissement, le 6 novembre 2025.

« Je porte une plaie intérieure. » Le candidat (Parti socialiste – PS) à la Mairie de Paris Emmanuel Grégoire a confié, lundi 24 novembre, sur France Inter avoir été victime de violences sexuelles lorsqu’il était écolier, dans le cadre périscolaire. Alors que les affaires d’agressions sexuelles sur des enfants en milieux scolaire et périscolaire se multiplient depuis ces derniers mois, plusieurs enquêtes étant ouvertes à Paris, qui visent des animateurs qui dépendent des municipalités, Emmanuel Grégoire a « décidé de lever ce silence » sur les violences qu’il a subies il y a environ quarante ans.

« Je le lève parce que me sont remontées ces dernières semaines des faits insoutenables dans des écoles à Paris et ailleurs qui m’ont renvoyé à ma propre histoire », a-t-il déclaré au micro de la radio, empreint d’émotion. « Je suis quelqu’un qui porte une plaie intérieure depuis très longtemps, une plaie silencieuse (…). Cette histoire, c’est celle d’un enfant qui, en CM1, a subi des violences sexuelles pendant plusieurs mois dans le cadre d’activités périscolaires, dans une piscine municipale », a-t-il détaillé.

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Contribuer à libérer la parole d’un certain nombre d’enfants

Ces faits sont depuis longtemps couverts par la prescription, a souligné le candidat à la Mairie de Paris, qui affirme qu’il n’a à l’époque « trouvé ni la force, ni les moyens, ni les mots de dire cette douleur et cette souffrance ».

« L’actualité très pesante que l’on observe m’invite à parler très librement, très sincèrement, en espérant d’ailleurs contribuer à libérer la parole d’un certain nombre d’enfants, que ce soit dans le recueil de la parole par leur famille, par l’institution, qu’elle soit de la responsabilité de l’éducation nationale ou de la ville, pour faire en sorte que cela n’arrive plus », a-t-il déclaré.

« Nous devons engager un combat sociétal et judiciaire total contre la pédocriminalité et contre le sentiment d’impunité », a-t-il poursuivi, appelant à « faciliter le recueil de la parole des enfants » et à « prévenir ce type de situations par l’accompagnement des enfants, par la formation des adultes, par la levée du sentiment d’impunité ».

Il s’est également dit favorable à la suspension immédiate de tout acteur du périscolaire qui serait suspecté d’avoir commis de telles violences sur des enfants, alors que 16 animateurs parisiens ont été suspendus en 2025 pour des faits à caractère sexuel.

La Ville de Paris a annoncé un plan de lutte, avec la création d’un poste de défenseur des enfants rattaché à la maire.

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Le Monde avec AFP

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