Le président français, Emmanuel Macron, arrive pour la deuxième journée du sommet des dirigeants du G20, à Johannesburg, en Afrique du Sud, le dimanche 23 novembre 2025.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, entame une visite, dimanche 23 novembre, au Gabon visant à « renforcer et renouveler » le partenariat bilatéral, deux ans après le putsch qui a mis fin à cinquante-cinq ans de dynastie des Bongo.

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Le chef de l’Etat, qui poursuit une tournée africaine commencée à l’île Maurice et en Afrique du Sud, avant l’Angola lundi, est attendu à 17 h 30 à Libreville, la capitale. Il s’entretiendra dans la foulée avec le président gabonais, Brice Oligui Nguema, à l’origine du putsch, élu en avril après dix-neuf mois de transition politique.

Emmanuel Macron entend « saluer le parachèvement de la transition » et « soutenir » les nouvelles autorités, explique l’Elysée. Cette visite, après celle du président Oligui à Paris en mai, s’inscrit dans une « dynamique politique profondément renouvelée », avec « un dialogue désormais fondé sur des échanges d’égal à égal », renchérit la présidence gabonaise. Le général Oligui a été élu à l’issue d’un scrutin durant lequel les observateurs internationaux n’ont constaté aucune irrégularité majeure.

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Réduction de la présence militaire française

Contrairement à plusieurs pays du Sahel qui ont tourné le dos à la France, ex-puissance coloniale, entre 2021 et 2023 après des coups d’Etat, les nouvelles autorités gabonaises ont maintenu les liens. Le pays a été dirigé pendant plus de quarante et un ans par Omar Bongo Ondimba (1967-2009), à qui son fils Ali avait succédé à sa mort, en 2009. Omar Bongo fut un pilier de la « Françafrique », système de cooptation politique, de réseaux et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

Après sa prise de pouvoir, le général Oligui a renouvelé le partenariat de défense avec la France pour deux ans. Cet accord devra de nouveau être approuvé en janvier. Reconfigurant son dispositif militaire en Afrique, la France a réduit sa présence militaire au Gabon à une centaine d’hommes – loin des 1 200 des années 2000. Cette présence est désormais axée sur la formation des forces gabonaises. Une académie de protection de l’environnement et des ressources naturelles, formant des cadres spécialisés dans la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal, va ainsi être installée au camp de Gaulle, où sont basés les soldats français.

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Une économie peu diversifiée

Les entreprises françaises espèrent, de leur côté, renforcer leur implantation dans ce pays d’Afrique centrale de 2,3 millions d’habitants, où elles sont déjà très présentes dans les hydrocarbures, le manganèse et le bois. Le Gabon est un des tout premiers producteurs d’or noir d’Afrique subsaharienne et l’un des pays les plus riches du continent en PIB par habitant (8 820 dollars en 2022). Mais l’économie, que le pouvoir ne parvient pas à diversifier suffisamment, dépend encore trop fortement des hydrocarbures, et un habitant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté à la fin de 2024, selon la Banque mondiale.

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L’Agence française de développement (AfD) participe à la réhabilitation du Transgabonais, l’unique voie ferrée du pays. Un plan de rénovation lancé en 2024 prévoit de remplacer 270 des 648 kilomètres de traverses et de rails d’ici à 2027 – un effort colossal en raison des sols instables, de la densité de la forêt tropicale et d’une pluviométrie importante.

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Lors de sa précédente visite à Libreville, en mars 2023, Emmanuel Macron avait affirmé que l’ère de la « Françafrique » était « révolue » et que la France était désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent. Depuis son arrivée à l’Elysée, en 2017, il prône une approche vis-à-vis de l’Afrique plus tournée vers les pays anglophones, la jeunesse, le travail mémoriel et des partenariats économiques « gagnant-gagnant ».

Le Monde avec AFP

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