En conclusion de ce tchat, j’appellerais à la modération sur la « divine surprise » que représenterait la troisième place du RN.

Certes, il s’agit d’une déconvenue pour le RN, pour trois raisons. Premièrement, parce qu’ils s’y « sont vus » et que la déception dans leurs rangs est immense aujourd’hui. Deuxièmement, parce qu’en politique le récit est important et que Marine Le Pen, qui écrit patiemment celui de son inéluctable victoire à venir, a une fois de plus démontré son incapacité à convertir sa dynamique dans les urnes, face à une majorité de Français qui ne veulent pas de l’extrême droite au pouvoir. Troisièmement, parce que cette élection a mis en lumière, encore une fois, l’immense amateurisme de ce parti, malgré son ripolinage, avec une série de candidats racistes, homophobes, antisémites ou tout simplement incapables, qui ont émergé dans la précipitation.

Ceci étant posé, voici quelques données sur la « défaite » du RN :

– On l’a dit : le RN est ses alliés ont réuni près de 10 millions de voix lors d’un second tour des législatives ;

– 157 de ses candidats ont perdu, mais en faisant plus de 40 % au deuxième tour, 76 d’entre eux ont fait plus de 45 % ;

– le RN est le groupe qui progresse le plus par rapport à 2022 et sera le premier groupe de l’Assemblée ;

– le RN a fait élire 80 de ses députés sortants (sur 89) et avait fait élire 39 députés au premier tour ;

– le RN a réussi à débaucher le président du principal parti de droite et dispose désormais d’un groupe allié à l’Assemblée ;

– le RN va bénéficier d’une manne financière comme il n’en a jamais connu.

Je pourrais certainement trouver d’autres choses à ajouter, comme le fait que le RN n’aura pas à gérer la période compliquée qui s’ouvre et sera dans sa position préférentielle, celle d’une opposition stérile antisystème.

Pour ma part, je retirerais le « divine », et je parlerais juste de surprise : oui, le RN était attendu à la première place et il a fini troisième.

Nicolas Chapuis

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