Lors de ses vœux aux armées, ce lundi, Emmanuel Macron a dit souhaiter des propositions d’ici mai pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées ».
Une déclaration visant à faire face à « l’accumulation des menaces », semblant acter la fin du service national universel (SNU), lancé en 2019 par le président lui-même.

L’abandon du service national universel (SNU) ? Lundi 20 janvier, lors de ses traditionnels vœux aux armées près de Rennes, Emmanuel Macron a annoncé un projet aux contours flous pour « mobiliser » davantage de jeunes volontaires « en renfort des armées », en cas de besoin. Le chef de l’État a insisté sur « l’accumulation des menaces » qui oblige la France à s’adapter. « Ne nous leurrons pas », le conflit en Ukraine « ne se terminera pas demain ni après-demain », a-t-il lancé au moment même où son homologue Donald Trump, qui a promis une fin rapide de cette guerre, était investi aux États-Unis. 

« L’enjeu aujourd’hui, c’est de donner les moyens à l’Ukraine de durer, et d’entrer dans toute future négociation en position de force. L’enjeu demain, quand les hostilités s’arrêteront, sera de donner à l’Ukraine des garanties contre tout retour de la guerre sur son territoire, et des assurances pour notre propre sécurité », a-t-il plaidé.

« Aujourd’hui, nous nous contentons d’un recensement, d’une journée défense et citoyenneté », « c’est trop peu », a-t-il expliqué. Sans « rétablir le service national obligatoire », il a ainsi demandé au gouvernement et à l’état-major des armées des propositions d’ici mai pour « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs ».  

Lancé en 2019 sur une idée d’Emmanuel Macron, le SNU prenait la forme de « séjours de cohésion » durant douze jours, ouverts à tous les adolescents de 15 à 17 ans. Si le gouvernement avait lancé il y a un an les travaux pour une généralisation du dispositif, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, et les restrictions budgétaires, semblent avoir sonné le glas de cette « ambition ».

La Journée de défense et de citoyenneté rénovée

« Après l’armée de métier, c’est la réserve de professionnels qu’il nous faut à présent mobiliser, en appui, en appoint », a-t-il esquissé. « Pour constituer cette réserve, la Journée de défense et de citoyenneté sera rénovée et redeviendra demain un moment de temps retrouvé avec les armées », a ajouté le locataire de l’Élysée. Parmi les 800.000 jeunes qui y passent chaque année, « certains se signaleront et diront qu’ils répondront présents si la Nation les appelle« . La France vise 210.000 militaires d’active et 80.000 réservistes à l’horizon 2030. 

Plus largement, le chef de l’État et des armées a lancé une nouvelle Revue stratégique. D’ici mai également, le secrétariat général de la Défense et de la sécurité nationale devra lui faire des propositions. Selon Emmanuel Macron, l’Europe a besoin d’un « réveil stratégique », pour faire face « si notre allié américain » se désengage du Vieux continent. Un mouvement qui pourrait s’accélérer avec le retour au pouvoir de Donald Trump.


M.T avec AFP

Partager
Exit mobile version