Après les débats sur l’assurance-chômage, les négociations entre syndicats et patronat ont abouti jeudi à un compromis sur l’emploi des seniors.
Malgré le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, il sera toujours possible de partir en retraite progressive à 60 ans, comme aujourd’hui.
Il s’agissait là d’une mesure unanimement souhaitée par les syndicats.

C’était une des conditions de l’ensemble des syndicats à la signature de tout accord social. Face au patronat, dans le cadre des négociations sur les nouvelles règles de l’emploi des seniors , les organisations représentatives des salariés ont obtenu le maintien à l’âge de 60 ans de la possibilité pour commencer une retraite progressive . Avec le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans depuis la réforme de 2023, le patronat, ainsi que le précédent gouvernement de Gabriel Attal, souhaitaient voir également se décaler l’âge du début d’une possible retraite progressive.

Un système encore méconnu

La retraite progressive est un dispositif méconnu , concernant seulement 26.874 personnes en 2023, selon les chiffres de l’Assurance-retraite. Ce système permet aux salariés de travailler à temps partiel en fin de carrière, tout en cotisant pour leur retraite comme s’ils avaient un salaire à temps complet. Ces personnes doivent exercer une activité représentant 40 à 80% d’un temps plein afin de pouvoir bénéficier d’une retraite progressive. 

Durant cette période, elles perçoivent déjà une partie de leur pension de retraite, en complément de leur salaire. Pour la plupart de ses adeptes, cette solution implique malgré tout une perte de revenus – certes souvent limitée – sur sa future pension au moment de quitter véritablement le monde du travail. Mais elle permet aussi, en contrepartie, d’octroyer durant cette période davantage de temps libre après plusieurs décennies passées au travail.

Des concessions de part et d’autre

Lors des discussions avec le patronat, les syndicats n’ont pas infléchi leur position sur la question et ont donc obtenu ce maintien à 60 ans pour le début possible d’une retraite progressive. Mais, d’autre part, ils n’ont pas réussi à entériner une autre de leurs revendications. En effet, ils désiraient qu’une fois que ce processus de retraite progressive était choisi par un salarié, son employeur était obligé de se plier à sa décision. Cette fois, le patronat n’a pas fait de pas supplémentaire pour accepter cet autre vœu des syndicats. 

Un consensus a finalement été trouvé pour mentionner qu’en cas d’opposition d’une entreprise à la retraite progressive d’un employé , celle-ci devra être justifiée « par l’incompatibilité de la durée de travail demandée par le salarié avec l’activité économique de l’entreprise« , comme précisé ce vendredi dans Libération . Dès 2023, au moment de la présentation du projet de loi de réforme des retraites, l’ex-Première ministre Elisabeth Borne avait alors indiqué qu’elle comptait « faciliter » l’accès au dispositif. 

Avant le début de cette nouvelle session de négociations sociales, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, avait aussi dit « partager le souhait d’avancer sur un assouplissement des conditions d’accès à la retraite progressive« .


T.A.

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