Le Drepaf, générique produit par Teranga Pharma, pour enfants et adultes contre la drépanocytose, à Mbao (Sénégal), le 8 octobre 2025.

Jean-Benoît Arlet, médecin interniste et responsable du centre de référence des syndromes drépanocytaires à l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), à Paris, est le vice-président de l’ONG Drep.Afrique, qu’il a cofondée avec l’ancien dirigeant du Parti communiste Robert Hue. Engagé pour l’accès aux soins en Afrique, où des millions de personnes sont atteintes de la drépanocytose, il vient de réussir, avec son association, à baisser radicalement le coût d’un traitement. Le Drepaf, un générique de l’hydroxyurée, est distribué à prix coûtant au Sénégal depuis le 19 novembre.

Avec l’ONG Drep.Afrique, vous avez acquis les droits d’un générique de l’hydroxyurée, pour le proposer à prix coûtant. Pourquoi avoir axé vos efforts sur ce médicament ?

Parce que la mortalité en Afrique est énorme : la moitié des enfants drépanocytaires décèdent avant l’âge de 5 ans. Et l’hydroxyurée a montré son efficacité, même dans des zones très reculées. Elle divise par trois la mortalité, les crises qui entraînent une hospitalisation et les besoins de transfusion. La qualité de vie des patients et de leur famille s’améliore et le coût global des soins baisse. Là-bas, dès que vous avez une crise, si vous allez à l’hôpital, vous payez tout : la poche de perfusion, l’injection de morphine, les antibiotiques… Pourtant, actuellement, on estime qu’à peine 1 % des personnes drépanocytaires du continent africain sont sous hydroxyurée.

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