Ferhat Mehenni, le président du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), à Corte, en Corse, le 8 août 2009.

Longtemps réduit au cercle des observateurs des tribulations politiques algériennes, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) a acquis une visibilité inédite avec l’affaire Christophe Gleizes. Le 29 juin, ce journaliste français a été condamné à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » par le tribunal de Tizi Ouzou, après avoir passé treize mois sous contrôle judiciaire – son procès en appel pourrait se tenir à l’automne. Parti en reportage en Algérie pour le magazine So Foot, il est coupable, aux yeux de la justice algérienne, d’avoir entretenu des contacts avec ce mouvement indépendantiste classé depuis 2021 comme organisation terroriste par Alger.

Le MAK, qui voit l’Algérie comme un « occupant » de la Kabylie, est désormais la bête noire du régime. Son histoire débute au lendemain du « printemps noir » de 2001, lorsque la répression des protestations contre le pouvoir central fait 126 morts en Kabylie. « Dans le vif des événements, j’ai acquis la conviction, avec un certain nombre d’amis, qu’avec l’Algérie il y aura toujours des conflits et des massacres de Kabyles, explique au Monde le président du MAK, Ferhat Mehenni. Le 5 juin 2001, à Tizi Ouzou, nous avons proposé un statut de large autonomie pour la Kabylie. L’histoire du MAK part de là. »

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