
Trois membres présumés du Hamas, suspectés d’avoir acquis des armes destinées à des « attentats meurtriers visant des établissements israéliens ou juifs en Allemagne », ont été arrêtés mercredi 1er octobre à Berlin, a annoncé le parquet fédéral allemand. Lors des arrestations de ceux que le parquet considère comme « des opérateurs étrangers » du Hamas, « un fusil d’assaut AK-47, plusieurs pistolets et une grande quantité de munitions ont été découverts », a précisé le parquet.
Le ministre de l’intérieur Alexander Dobrindt a réagi à leur arrestation devant la presse, se félicitant de l’arrestation « de terroristes affiliés au Hamas qui avaient préparé des projets d’attentats concentrés sur l’Allemagne ». Le ministère public identifie les trois hommes comme Abed Al G. et Ahmad I., deux « citoyens allemands », ainsi que Wael F. M., « né au Liban ».
Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le parquet a déclaré qu’il n’avait pas encore pu établir avec certitude la nationalité de ce dernier. Les trois suspects seront présentés jeudi à un juge qui statuera sur les demandes de détention provisoire émises par le parquet. Selon ce dernier, ils se consacraient « depuis au moins l’été 2025 » à l’acquisition « d’armes à feu et de munitions » en Allemagne pour le compte du mouvement islamiste palestinien.
Selon le ministre Dobrindt, les suspects étaient « dans le viseur des autorités et sous surveillance depuis plusieurs mois » et l’arrivée en Allemagne d’un « suspect de terrorisme connu de nos services et ayant des contacts avec le Hamas ». Ce dernier a depuis « tenté par des prises de contact d’obtenir des armes et des munitions nécessaires pour commettre un attentat », ce qui a conduit au coup de filet de mercredi, a précisé M. Dobrindt.
Le Hamas dément tout lien avec ces hommes
Pour le ministre, la menace d’attentat « était concrète » et les autorités ont agi « à temps » pour empêcher qu’elle ne se réalise. « Cela montre que la théorie parfois répandue selon laquelle l’Allemagne serait une zone de repli pour le terrorisme est fausse », a-t-il encore dit.
De son côté, le Hamas a démenti dans la soirée avoir le moindre lien avec ces trois hommes. Le mouvement islamiste palestinien « n’a aucun lien avec les personnes arrêtées aujourd’hui en Allemagne », énonce un communiqué du mouvement, pour qui « les allégations selon lesquelles les détenus auraient des liens avec le Hamas sont dénuées de tout fondement » et « visent à nuire à l’image du mouvement » en Allemagne. La politique du Hamas « a toujours consisté à limiter sa lutte contre l’occupation [israélienne] à la Palestine [Israël et les territoires palestiniens] seulement », ajoute le texte.
L’Allemagne a connu ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières à l’arme blanche, ainsi que des attentats à motif djihadiste et des violences d’extrême droite qui ont mis au premier plan les questions de sécurité.
Le conflit au Proche-Orient trouve une résonance particulière en Allemagne, en raison de la responsabilité du pays dans la Shoah. Berlin est jusqu’ici l’un des plus grands soutiens d’Israël, et le chancelier Friedrich Merz a récemment affirmé, très ému, vouloir faire « tout ce qui est en [son] pouvoir pour permettre aux juives et aux juifs de vivre, célébrer et étudier sans crainte dans toute l’Allemagne ».