« On a arrêté de boire du café, vous voulez une tisane ? » Même pour se réchauffer, Nicolas Haezebrouck (53 ans) n’est pas homme de compromis. « Manger, c’est un acte politique », reprend ce doux géant en binant ses rangées de carottes sous la serre protégée du gel matinal. Le Lillois s’est implanté en 2008 sur cette terre caillouteuse au nord d’Angers. « Faut-il boire du jus fait avec des oranges de Floride ou du jus de pommes venant de chez le voisin ? On ne peut pas continuer sans se poser de questions », ajoute-t-il. Les élections qui se déroulent dans les chambres d’agriculture du 15 au 31 janvier seraient, selon lui, une bonne occasion de s’interroger.

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Avec sa compagne Camille et une poignée de salariés, il produit une trentaine d’espèces de légumes et plus de cent variétés différentes sur sept hectares, dont trois de plein champ. Il remplit des paniers qu’il vend chaque semaine à environ 130 familles. Autour de son « grand jardin », les agriculteurs n’ont pas forcément les mêmes idées que lui, mais ils s’entendent bien. « J’ai été bien accueilli. On a des relations cordiales, mais on sait que sur certains sujets on n’est pas d’accord », explique-t-il. Un exemple ? « Je ne vais pas cracher sur eux parce qu’ils utilisent des pesticides. Ils sont instrumentalisés par ce système-là. »

Le fameux système et son incarnation, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat majoritaire ici comme ailleurs. En 2020, lors des précédentes élections dans les chambres d’agriculture, ses représentants ont recueilli 52 % des suffrages et la majorité absolue des sièges en Anjou malgré une participation inférieure à 40 %. La Coordination rurale était à 29 % et la Confédération paysanne à 19 %.

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