Alberto Fernandez, alors président argentin, à la Casa Rosada, à Buenos Aires, le 25 avril 2023.

L’ancien président argentin Alberto Fernandez (centre gauche, 2019-2023), a été renvoyé, jeudi 10 juillet, en procès dans le cadre d’une enquête pour malversations portant sur des contrats d’assurance pour la fonction publique durant son mandat, a-t-on appris auprès de son avocate, Mariana Barbitta. Le juge Sebastian Casanello « vient d’ordonner le procès de M. Fernandez », a-t-elle confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) ; elle a par ailleurs annoncé son intention de faire appel du renvoi.

L’ex-président de 66 ans est poursuivi pour « négociations incompatibles avec l’exercice de la fonction publique », selon des extraits de l’ordonnance citée par des médias argentins. Le juge, selon ces extraits, a également ordonné le gel d’avoirs de M. Fernandez à hauteur de 14,6 milliards de pesos (environ 9,5 millions d’euros).

Déjà voué à un procès pour violences sur son ex-conjointe, Alberto Fernandez, qui a quitté le pouvoir en décembre 2023, était visé depuis avril 2024 par une enquête judiciaire distincte, ainsi qu’un ex-dirigeant de l’assureur public Nacion Seguros, et un courtier en assurance, époux de sa secrétaire particulière depuis des années.

L’enquête visait à vérifier d’éventuelles irrégularités survenues dans les contrats, en particulier via un décret qui avait imposé un contrat avec Nacion Seguros. Selon la presse à l’époque, un intermédiaire, courtier pour Nacion Seguros auprès d’assurances privées, aurait perçu des commissions supérieures aux taux en vigueur.

Une trentaine de personnes aussi renvoyées en procès

Selon l’ordonnance de renvoi de jeudi, l’ex-président a été impliqué « dans le plan d’expansion commerciale » du courtier Hector Martinez Sosa, avec lequel existait « une histoire de communauté d’intérêt », et a « créé et permis un environnement permissif » au profit de ses amis.

Une trentaine de personnes sont renvoyées en procès aux côtés de M. Fernandez, du courtier, et de l’ex-secrétaire du président, selon l’ordonnance citée dans la presse.

Alberto Fernandez, qui avait encore été entendu il y a quelques jours par le juge Casanello dans le cadre de l’enquête, a nié toute malversation. « Il n’y a pas délit, ni de surfacturation ni de manipulation. Il s’agit d’une tentative manifeste d’instiller des soupçons infondés », a encore affirmé son avocate la semaine dernière. « Comme l’a dit Alberto Fernandez, il n’aurait jamais eu la capacité de contrôler des contrats d’assurance souscrits par des organismes autonomes », a-t-elle insisté, jeudi, auprès de l’AFP.

Alberto Fernandez doit, outre le dossier des assurances, faire face à un autre procès : la justice a confirmé en avril, en appel, qu’il sera jugé pour « blessures graves » et « menaces coercitives » sur l’ancienne journaliste et animatrice Fabiola Yanez, qui était sa conjointe pendant sa présidence. M. Fernandez a toujours nié toute violence contre Mme Yanez, 43 ans, avec qui il a été en couple une dizaine d’années, et avec laquelle il a eu un fils né en 2022.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’ex-président argentin Alberto Fernandez poursuivi pour violences conjugales sur son ex-femme

Le péroniste Fernandez, élu en 2019 avec Cristina Kirchner comme vice-présidente, avait renoncé à se représenter quatre ans plus tard, face à une impopularité record sur fond d’inflation hors de contrôle. L’élection de novembre 2023 avait vu la nette victoire de l’ultralibéral Javier Milei, face au candidat péroniste.

Le Monde avec AFP

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